A trois semaines du congrès du PS, le maire de Rouen met la pression sur le premier secrétaire Olivier Faure contre qui il se présente. Nicolas Mayer-Rossignol demande "la levée de la procédure abusive de suspensions touchant 79 camarades socialistes".
Le courrier adressé par Nicolas Mayer-Rossignol est une nouvelle illustration des tensions qui traversent le PS. Les 79 militants dont il réclame la réintégration ont "été suspendus pour avoir présenté une candidature face à la Nupes lors des législatives". Le maire de Rouen, qui incarne l'opposition à la ligne défendue par l'actuelle direction, a toujours contesté "un accord électoral pris dans des conditions juridiquement très contestables, sans vote des militants".
"Le 28 juin 2022, le bureau national du Parti socialiste a pris la décision de suspendre (...) 79 camarades de notre parti, désignés par le vote de nos militants comme candidats titulaires et suppléants et ayant maintenu leur candidature après la conclusion de l'accord électoral pour les élections législatives", écrit-il dans la lettre.
Celui qui porte le texte d'orientation "Refondations" au prochain congrès du parti s'étonne que la commission des conflits n'ait toujours pas examiné le cas de ces militants : "les camarades suspendus n’ont, pour la plupart, pas reçu de convocation de la commission disciplinaire compétente". Il estime que ces suspensions "sans jugement" constituent "une aberration et un facteur de division au moment où nous devons nous rassembler".
Nicolas Mayer-Rossignol laisse aussi planer une menace, à trois semaines de l'ouverture du congrès. Ces sanctions qui n'ont pas fait l'objet de jugement s'apparentent, selon la lettre à "une procédure abusive". Les militants concernés ne peuvent plus participer aux votes internes, ce qui ouvre "la voie à des contestations, y compris judiciaires".