Pour la dixième année, la ligue de protection des oiseaux propose un grand comptage national des oiseaux des jardins les 29 et 30 janvier. Exemple près de Rouen.
Mésange charbonnière, verdier d’Europe, chardonneret élégant figurent parmi les oiseaux encore souvent aperçus dans les jardins. Mais jusqu'à quand ? Dans le monde entier, les contingents de volatiles diminuent de façon importante. "Depuis 1989, on a perdu en France à peu près un tiers des oiseaux des milieux agricoles, constatait Frederic Jiguet, ornithologue et professeur au Centre d'écologie et des sciences de la conservation du Muséum d’histoire naturelle dans un article de nos confrères de France Inter. C'était en 2019.
Depuis la situation ne s'est pas améliorée. Depuis 2013, la LPO (Ligue de protection des oiseaux) propose aux particuliers un week-end pour compter les oiseaux dans leur jardin. En 2022, l'opération se déroule les 29 et 30 janvier. Près de 3 500 Normands y participent. A Saint-Ouen-du-Tilleul dans l'Eure, les époux Grèges sont des habitués.
Il ne s'agît pas de les additionner, parce que vous allez compter plusieurs fois les mêmes. Dans ce cas-là, au bout d'une heure, le maximum de mésanges bleues que j'ai vu c'est cinq alors je vais noter cinq sur le document.
Agnès Grèges, membre de la LPO Normandie
Quels oiseaux dans les jardins normands cet hiver ?
Les données déjà collectées par les participants à l’Observatoire des oiseaux des jardins montre un afflux remarquable de pinson du nord cet hiver. Entre octobre et décembre 2021 ils ont été observés dans 16,5% des jardins suivis, contre seulement 1,5% sur la même période en 2020. Le moineau friquet (cousin du Moineau domestique) se fait de plus en plus rare dans les jardins au fil des années. Selon la LPO sur cette même période (octobre à décembre), il était présent dans 1,5% des jardins en 2021, contre 5,5% en 2019 et 4,5% en 2018.
Dans le jardin des époux Grèges, le verdier est aussi absent cet hiver. Il est de moins en moins présent depuis cinq ans.
Comment aider les oiseaux de jardin ?
Dans un milieu artificiel comme les jardins de ville, il est possible d'aider les oiseaux à trouver un espace de vie adapté. On peut par exemple installer des nichoirs. Il est bien de planter des végétaux leur offrant des baies à manger durant l'hiver. La LPO préconise un nourrissage seulement durant la mauvaise saison, en période de froid prolongé. Le nourrissage peut globalement être pratiqué de la mi-novembre à fin mars.
L'idéal est de réaliser un espace qui se rapproche le plus possible de la nature.
Ici, nous ne sommes pas dans un jardin, c'est un réservoir de biodiversité. Pour le commun des mortels, il est laissé à l'abandon. Mais c'est justement exprès que nous laissons les plantes en graine car c'est la nourriture des oiseaux en hiver. Donc si on fauche, ils n'ont plus rien à manger. Vous avez également, c'est très important, des points d'eau. En Normandie, 80% d'entre ont disparu au XXè siècle. C'est extrêmement important de laisser des mares.
Richard Grèges, membre de la LPO Normandie
En échange, les oiseaux vous offriront leurs beaux plumages et chants. Ils participent également à l'équilibre de l'écosystème des jardins en se nourrissant d'insectes qui peuvent endommager les cultures.