La normandie en quête de pompiers volontaires

L'opération séduction est lancée. En normandie comme ailleurs en France, on manque de pompiers volontaires et leur recrutement est devenu une priorité nationale. Un rapport de 13 mesures, juste remis au gouvernement, explique aux régions comment procéder.    

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Ils sont la pierre angulaire des secours d’urgence en France, mais les pompiers volontaires sont toujours en phase active de recrutement. Une phase de plus en compliquée face à la crise des vocations. ce qui « mettrait en danger l’ensemble du dispositif », selon ses dirigeants.
Augmenter le nombre des volontaires, indispensables à un réseau pompier où ils représentent près de 80 % de l’effectif (193 800 sur environ 247 000), est pourtant un objectif affiché depuis près de dix ans par les autorités mais jamais atteint, en raison notamment des difficultés de concilier ce statut avec les impératifs familiaux et professionnels.

En normandie, les initiatives se multiplient pourtant ces derniers temps pour enrayer cette pénurie. Actuellement, la Seine-Maritime compte 2737 pompiers volontaires mais souhaiterait monter ses effectifs à près de 3000 hommes cette année. A Saint Martin de Boscherville, une campagne d'affichage a même été lancée à la boulangerie avec des appels aux volontaires. Elle s'inscrit dans une nouvelle opération nationale de recrutement. 

                                     

  

Ce mercredi 23 mai, un rapport a d'ailleurs été remis au gouvernement. iI a été dirigé par le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, Eric Faure, le président de la Conférence nationale des services d’incendies et de secours Olivier Richefou, la sénatrice (LR) du Haut-Rhin Catherine Troendle, le député (LREM) du Var Fabien Matras et Pierre Brajeux, vice-président de l’organisation patronale du Medef.
En proposant une liste de 43 mesures, il vise à attirer plus de candidatures notamment chez les femmes et les jeunes des villes et banlieues. 

Un "choc de recrutement "
 
Le texte, consultable sur internet, souhaite créer enfin le « choc de recrutement » attendu, mais aussi fidéliser des volontaires qui, pour un tiers au moins, n'honorent pas jusqu'au bout leur engagement initial de cinq ans. Le rapport appelle le gouvernement à une « politique publique nationale » efficace sur ce sujet prioritaire.

Pour respecter les restrictions budgétaires, il prône le renforcement du modèle actuel de volontariat « altruiste et généreux ». Il s'oppose ainsi à sa « professionnalisation à temps partiel », en confirmant la nécessité de plafonner le nombre annuel d’indemnités horaires perçues par chaque volontaire.

Les auteurs de ce rapport se seraient en partie inspiré des modèles allemand et autrichien. Pour eux, l'augmentation du volume de volontaires permettrait ainsi de mieux repartir la charge opérationnelle (une vingtaine d’heures par mois en moyenne actuellement) pesant sur chacun. Moins sollicité par les interventions, chaque volontaire pourrait donc mieux les concilier avec sa vie privée.
 
En clôturant le congrès annuel des pompiers à Ajaccio en octobre, Gérard Collomb avait de son côté insisté qu’il faudrait « peut-être envisager de nouvelles formes de volontariat […] plus flexibles et plus adaptées aux modes de vie modernes ».
Une première série de mesures du rapport vise du coup à assouplir et mieux adapter le recrutement et les formations à l’évolution des missions des pompiers, désormais de plus présents sur le secours à la personne (84 % des opérations) que sur les incendies (6 %), et pour des cas dont l'urgence n'est pas toujours avérée (problèmes psychologiques, transport sanitaire…).

Recruter des femmes et des urbains

Ce rapport dresse auussi un autre constat sur le profil des candidats : aujourd’hui les volontaires sont souvent des "hommes blancs", peu diplômés et qui comptent d’autres pompiers volontaires dans leur famille. Il faudrait donc diversifier la population des volontaires, la rendre plus représentative de la société et plus proche géographiquement des besoins.  
Des mesures en ce sens viseraient à augmenter les volontaires, notamment parmi les femmes (17 % des pompiers aujourd’hui) et les jeunes urbains et périurbains, notamment ceux des « quartiers prioritaires de la politique de la Ville ».

Des mesures fiscales pour les entreprises

Le rapport prône également des mesures fiscales pour permettre aux entreprises et administrations de libérer plus facilement leurs employés volontaires, et des bonifications en point de retraite pour ceux engagés pendant plus de 15 ans.
Des mesures dont s'est félicité le président du SDIS 76, André Gautier. 

 

Ce rapport reprend également la proposition d’Emmanuel Macron de faire de son futur service national universel obligatoire « un levier du recrutement des pompiers volontaires ».

Il réclame enfin la création d’une « réserve » de bénévoles, qui pourrait par exemple compter d’anciens pompiers retraités, pour aider les autres pompiers dans la logistique de crise ou la formation du grand public aux premiers secours. 


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