Magalie, Nathalie et Katia sont infirmières et aide-soignante. Collègues de travail, elles partagent désormais le même logement. Une propriétaire a décidé de les loger sans rien demander en retour.
"Nous nous retrouvons colocataires !" . Ces trois femmes vivaient respectivement à Notre-Dame-de-Gravenchon, à la Vieux-Rue et Barentin. C'était avant l'épidémie.
Leur vie est bouleversée. Leur service au CHU de Rouen accueille désormais des patients malades du Covid 19 en réanimation. Elles vivent à présent dans un appartement à 5 minutes à pied de l'hôpital Charles Nicolle en dehors de leurs familles.
Elles avaient vu une proposition d'hébergement pour des soignants sur les réseaux sociaux et ce sont dits "pourquoi pas ?".
Un échange a eu lieu avec la propriétaire par Messenger. Cette femme avait aussi fait connaitre son offre au CHU de Rouen. Une plateforme pour proposer son aide au personnel soignant est ouverte.
Les soignantes ne l'ont pas rencontrée. Cette confiance les laisse admiratives. "Et en plus c'est beau !"
On est allé chercher la clé chez une voisine
C'est un sacrifice de prêter un logement à quelqu'un que l'on ne connaît pas. C'est pour que l'on puisse travailler correctement.
S'éloigner de chez soi, une précaution pour sa famille
Les deux infirmières et l'aide-soignante le savaient. Faire des quarts (périodes de travail) de 12 heures et s'occcuper de patients aussi intensément nécessitait de se rapprocher de l'hôpital. Autre préoccupation, ne pas risquer d'exposer les proches à une contamination.NathalieJ'ai mon mari et deux enfants en bas âge
MagalieJ'habite à Notre-Dame de Gravenchon, c'était difficile de concilier la distance avec les horaires. Je ne voulais pas risquer d'infecter mon mari, d'autant qu'il s'occupe de ma grand-mère de 82 ans qui est confinée
Une "colocation" gracieuse, dans tous les sens du terme
Les soignantes sont arrivées dans un appartement meublé et équipé. Elles ont juste apporté une télévision. Chacune a sa chambre.En dehors du travail, elles restent confinées. Ces trois femmes ont envie de montrer leur reconnaissance envers la propriétaire.
Qu'auraient-elles faits sans ce logement ? "On aurait dû dormir au CHU"On souhaite participer
Magalie, Katia et Nathalie arborent un sourire qui montre aussi leur force. Elles puisent dans leur énergie et font face.
Il faut se confronter à la menace mortelle du virus pour les patients, se protéger soi-même et s'éloigner de ses proches pour une durée inconnue