Alors que le Grand Débat National prendra fin dans 10 jours, certains citoyens refusent d'y participer. C'est le cas de Florence, étudiante et Gilet jaune de la première heure dans l'agglomération rouennaise. Paroles d'une citoyenne déterminée.
Cela fait près de 4 mois qu'elle a enfilé son gilet jaune. Florence est une étudiante rouennaise de 25 ans.
Sidérée par la misère sociale, elle rejoint le mouvement des Gilets jaunes après en avoir eu connaissance sur Facebook.
Elle s'est très vite installée sur le rond-point de la Motte près de Rouen, avec 150 autres citoyens en colère. Elle en a même été la porte-parole jusqu'à ce que le camp soit détruit par les forces de l'ordre fin décembre 2018.
Le Grand Débat National, de "l'enfumage"
Florence fait partie de ces citoyens qui refusent de participer au Grand Débat National, lancé le 15 janvier 2019 par le président de la République Emmanuel Macron au Grand Bourgtheroulde (76) devant 500 maires normands. Une concertation nationale, lancée pour mettre un terme au mouvement des Gilets Jaunes, en vain.Depuis 2 mois, le chef de l'Etat est allé à la rencontre "des maires et pas de la population". C'est ce que regrète Florence : "la plupart des maires parlent de leurs soucis dans leurs communes, pas du peuple".
Selon elle, à quelques semaines des élections européennes, le président Macron veut juste montrer qu'il est l'écoute de la population et "se faire bien voir" de l'Europe.Personnellement, je souhaite qu'Emmanuel Macron parte du pouvoir, et les autres autour aussi
L'Etat est parfaitement au courant des revendications des Gilets Jaunes, mais il y a tout de même une utilité à dialoguer, échanger et donner ses idées.
Pour un nouveau système de gouvernance
Florence, comme beaucoup de Gilets Jaunes réclame un Référendum d'Initiative Citoyenne afin que la population soit prise en compte dans les décisions du gouvernement, que les citoyens deviennent acteurs de la politique. Elle déplore qu'Emmanuel Macron n'ait pas souhaité mettre en place ce référendum et le refuse toujours aujourd'hui.Aujourd'hui si le peuple est en colère, si le peuple est dans la rue, c'est qu'il y a beaucoup de choses à changer.
L'étudiante explique : "je suis arrivée dans une optique où l'Etat doit complètement changer. Les personnes qui sont à la tête de l'Etat pensent à elles et ne tiennent pas compte du peuple".
Quel avenir pour les Gilets Jaunes ?
Mobilisée depuis près de 4 mois maintenant, elle n'a pas l'intention de s'arrêter : "Si le mouvement s'essouffle, c'est parce que le gouvernement fait en sorte que ça s'essouffle. On ne peut plus faire marche arrière". Elle explique que ces citoyens qui portent le gilet jaune "ont retrouvé une solidarité" : "il n'y a plus d'égoïsme, on est tous ensemble".
Les Gilets Jaunes déterminés comme Florence ne lâcheront rien tant qu'ils n'auront pas ce qu'ils veulent, un Référendum d'Initiative Citoyenne.
La jeune femme participera aux 2 grandes prochaines manifestations. Un "sitting" aura lieu les 8, 9 et 10 mars sur les Champs-Elysées à Paris. Une autre est prévue le lendemain de la clotûre du grand Débat National, le samedi 16 mars.