Des manifestations à Rouen, Caen, Le Havre, Dieppe et Saint-Lô pour dénoncer le choix de Michel Barnier au poste de Premier ministre

Ce samedi 7 septembre, environ 150 manifestations ont eu lieu dans toute la France à l'appel de plusieurs partis politiques et organisations syndicales pour dénoncer le choix de Michel Barnier au poste de Premier ministre. En Normandie, des cortèges se sont élancés à Rouen, Caen ou encore au Havre.

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Le coup d'envoi de cette riche journée de manifestations a commencé à Coutances (Manche), avec un cortège qui s'est élancé à 10h30, et rapidement après à Dieppe (Seine-Maritime) et Saint-Lô (Manche). En début d'après-midi, c'est au tour des plus grandes agglomérations de suivre le mouvement, à Caen (Calvados), Le Havre (Seine-Maritime) et Rouen (Seine-Maritime).

Les manifestants répondaient à un appel lancé par plusieurs partis politiques et organisations syndicales pour dénoncer le choix d'Emmanuel Macron de nommer Michel Barnier, membre du parti Les Républicains, au poste de Premier ministre.

Depuis les élections législatives du 30 juin et du 8 juillet, à l'issue desquelles la coalition du Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivée en tête, les organisations de gauche réclamaient la nomination à Matignon de Lucie Castets, la haute fonctionnaire désignée par le NFP.

1 300 manifestants à Rouen

En raison d'un faible appel à manifester, les chiffres de participation sont relativement bas en comparaison avec les derniers mouvements sociaux. La préfecture de Seine-Maritime rapporte une mobilisation de 1 300 personnes à Rouen, 520 manifestants au Havre et 250 à Dieppe.

La députée du Nouveau Front Populaire, Clémentine Autain, avait fait le déplacement pour participer à la manifestation ébroïcienne.

Dans la métropole rouennaise, le cortège s'est élancé depuis l'hôtel de ville, ce samedi 7 septembre. Différents partis politiques y étaient représentés, tels que le PCF, LFI et les Verts, ainsi que quelques personnes de la CGT et de l'Union nationale des étudiants, venues spontanément.

Dans le cortège, la députée LFI-NFP Alma Dufour fustige : "Je suis furieuse et je suis très inquiète, car c'est l'élection où il y a eu le plus de participation depuis 40 ans". Et ajoute : "On est dans une crise démocratique terrible, il faut convaincre les jeunes et dans les quartiers populaires d'aller voter, certains se demandent à quoi ça sert de voter. Et là, qu'est-ce qu'on dira ? Que ça ne sert à rien ?"

[Emmanuel Macron] joue avec les nerfs de Français et la crise démocratique depuis bien trop longtemps. (...) C'est le coup de force de trop.

Alma Dufour

Députée LFI-NFP de la 4ème circonscription de Seine-Maritime

Dans les rues de Caen, plus de 4 000 personnes se sont mobilisées selon les organisateurs de la marche, moins de 1 000 selon la police. "Respect des urnes !", réclamaient les banderoles, tandis que les manifestants criaient en chœur "Lucie Castets à Matignon".

"La gauche a fait un effort pour se mettre ensemble et il n'y a pas de résultat, donc on se demande vraiment si le vote est utile", lance une manifestante, dans sa vingtaine. "Comment voulez-vous que l'on croie en la démocratie si aujourd'hui le résultat n'est pas respecté ?", abonde un membre du syndicat étudiant Solidaires, qui manifeste lui aussi à Caen.

Pour les protestataires, la nomination d'un chef de gouvernement de droite, alors que c'est une coalition de gauche qui a le plus de sièges à l'Assemblée, ne passe pas. "Il ne faudrait pas oublier qu'un certain nombre de candidats de gauche se sont désistés au profit de candidats de droite. Ça, c'est complètement oublié, ça passe à la trappe", déplore une retraitée caennaise. Son conjoint ajoute : "Après tous les 49-3, c'est un nouveau passage en force".

"Déni de démocratie"

Dans les rangs de la manifestation, la nomination de Michel Barnier est déplorée unanimement. "C'est un réactionnaire", lance une femme dans le cortège de Caen. "Il faut se souvenir qu'il y a quelques années, Michel Barnier a voté contre la dépénalisation de l'homosexualité", rappelle un autre. En 1981, le nouveau Premier ministre, alors député, avait voté contre un texte de loi visant à dépénaliser les relations homosexuelles entre mineurs de moins de 21 ans pour aligner l'âge de la majorité sexuelle des homosexuels sur celui des hétérosexuels (à 15 ans).

Outre la personnalité de Michel Bernier, des manifestants s'indignent du fait qu'il appartienne à un parti, Les Républicains, arrivé quatrième aux législatives. "C'est un déni de démocratie, Emmanuel Macron n'a pas reconnu le résultat des élections", avance une manifestante à Saint-Lô. "Je suis effaré par l'évolution des manœuvres politiques d'Emmanuel Macron", énonce son voisin.

Et d'ajouter : "Aujourd'hui, il va faire gouverner le pays par Barnier sous la dictée du Rassemblement national". L'un des arguments en faveur de la nomination de Michel Barnier, issu d'un parti minoritaire à l'Assemblée, est le soutien partiel que le Rassemblement national, parti d'extrême droite et troisième force de la chambre, s'est dit capable de lui apporter. "Les temps sont durs", conclut le manifestant.

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