De mémoire de Musulman, en France, c'est la première fois que les mosquées sont toutes fermées et que la prière du vendredi est impossible. Imam et médecin, Bachar El Sayadi nous livre sa sagesse. Il a aussi imaginé comment garder un lien avec les fidèles.
"Il y a des exemptions pour la prière de groupe, et sauver des vies humaines est une grande excuse", nous explique l'Imam de Rouen, Bachar El Sayadi. Cet homme est aujourd'hui de service dans l'hôpital où il est chef de service en cancérologie.
La mosquée de Rouen est fermée. Plus de prière 5 fois par jour, ni la grande prière commune du vendredi. C'est un bouleversement. "En théologie, il y a la possibilité de ne pas faire la prière en groupe. Dans ce cas, chacun prie chez soi"
Autre adaptation pour prévenir la contamination du coronavirus, les corps des défunts musulmans sont exemptés de toilette mortuaire pendant l'épidémie.
Chaque vendredi, l'Imam s'adressera aux fidèles par internet
L'Imam n'a jamais vécu une telle situation mais il poursuit, "Cela s'est déjà passé dans l'histoire et dans les pays qui sont en guerre". Il a pu échanger avec l'Archevêque de Rouen. Les messes catholiques sont également impossibles, les célébrations communes de Pâques n'auront pas lieu.Bachar El Sayadi a enregistré jeudi soir son premier "rappel du vendredi" visible sur la page Facebook de la mosquée Al Kaouthar. Il est prononcé en langue arabe et en français.
Patienter et résister
Sentir sa faiblesse humaine
Dans de nombreuses religions, les fléaux et les maladies sont interprétés comme des punitions divines. L'Imam de Rouen nuance "c'est une épreuve ou la conséquence d'une loi de causalité, tout simplement."L'Humanité doit sortir de cette épreuve plus soudée. Avec réflexion et conscience, il faut penser aux plus faibles et pas seulement à ce qui nous touche directement.
Bachar El Syadi, Imam de Rouen