Alors que le Parlement se prépare à la révision de la loi bioéthique, nous nous sommes rendus au Centre d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS) de Rouen pour comprendre le fonctionnement du don de gamètes.
C'est l'un des sujets brûlants de cette fin d'année : la révision de la loi bioéthique. Jeudi, la sortie du rapport parlementaire a été repoussée. L'extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules est au coeur de ce projet de révision et continue à faire débat au sein de la majorité.
Cette future réforme aura un impact significatif sur le don de gamètes. En France, 27 structures ont la charge de récolter et conserver les spermatozoïdes et ovocytes : les Centres d'étude et de conservation des œufs et du sperme humains (CECOS).
Reportage : Stéphane Gérain et Olivier Flavien
Pour l'heure, sa mission principale est de venir en aide aux couples infertiles. Mais si la PMA venait à être étendue aux couples de femmes et de femmes seules, les CECOS pourraient être confrontée à une hausse de la demande de dons.
Pénurie d'ovocytes
La demande de gamètes est déjà supérieure à la demande, explique Professeur Nathalie Rives, présidente nationale de la Banque Française du Sperme et responsable du CECOS de Rouen :
Grâce à un assouplissement des règles de dons il y a deux ans, on a une augmentation de 50% du nombre de donneuses d'ovocytes au niveau national et de 36% de donneurs de spermatozoïde. Pour le don de spermatozoïde, on arrive à répondre dans des délais satisfaisants pour les couples infertiles en demande. Mais dans le cas des dons d'ovocytes, on ne répond pas encore à toutes les demandes. Les délais d'attente peuvent être de 12 mois, 2 ans, 3 ou 4 ans....
Face à cette pénurie, le CECOS lance un appel aux dons d'ovocytes.
Faut-il lever l'anonymat des donneurs ?
En France, le don de gamètes est volontaire, gratuit et anonyme. Il est géré par l'Etat, à travers les 27 CECOS de l'Hexagone. Pourtant, la question de la levée de l'anonymat des donneurs fait régulièrement surface.En juin, un rapport du Comité consultatif national d'éthique relevait une forte demande des citoyens en faveur de la fin de l'anonymat. A l'inverse, Christophe Masle, président de l’association des enfants du don défend l'anonymat.
Voir l'interview de Christophe Masle par Emilie Leconte, JT de 19h, mercredi 17 octobre 2018