Entre le joli temps et le déconfinement, vous êtes nombreux à profiter des piscines de l'agglomération rouennaise. Mais le temps d'accès aux bassins et les embouteillages dans les lignes d'eau perturbent la bonne pratique de l'activité.
"J'ai renoncé à aller nager après avoir attendu 20 minutes devant la piscine de Mont-Saint-Aignan !". Anna est une adepte de la natation depuis qu'elle est petite fille. Après l'avoir longtemps pratiquée au Transat la piscine de Bihorel aujourd'hui fermée, elle a choisi de poursuivre son activité préférée au centre aquatique de Mont-Saint-Aignan. Mais depuis le déconfinement et l'arrivée du beau temps, l'accés aux bassins est devenu un parcours du combattant.
Il y a d'abord l'attente à l'extérieur du bâtiment auquel vous n'accédez que lorsque un usager en ressort. La jauge étant limitée, l'attente peut se révéler sans fin les jours de fortes chaleurs... Puis il faut pour les nageurs trouver une ligne d'eau accessible. Et c'est là que commence le gymkhana. Le jeu consiste dès lors à éviter ou contourner les autres personnes qui nagent à un autre rythme que le vôtre. Cest le cas de Flavy Leroy, nageuse émérite, qui a choisi de profiter de sa pause déjeuner à la piscine de l'île Lacroix. "Il y a trop de monde, on ne peut pas dépasser les autres, c'est le problème type pour nous les nageurs ! ".
Ragondins et rupture de canalisation
Il faut dire que la piscine Guy Boissière et son bassin olympique située sur l'île Lacroix à Rouen, est un lieu "historique" qui a vu progresser quantité de nageurs. Mais aussi un établissement vieillissant, qui a fait face ces derniers temps à plusieurs incidents techniques : la présence de ragondins dans les bassins extérieurs, et une rupture de canalisation qui a occasionné 10 jours de fermeture. "On a pas eu de chance en début d'année. En revanche l'année dernière on a pas eu de problèmes techniques et on a profité du confinement pour faire un certain nombre de travaux du quotidien qu'on a pas le temps de faire le reste de l'année car on est toujours ouvert" nous explique Thierry Laridon, responsable des piscines et patinoires de la ville de Rouen.
Construite il y a 50 ans, cette structure nécessite d'être régulièrement entretenue et rénovée pour pouvoir accueillir chaque année 250 000 usagers. Si la fréquentation est importante, elle n'est pas synonyme pour autant de rentabilité. Comme c'est souvent le cas, les piscines survivent grâce à l'argent public. A la piscine de l'Ile lacroix, le coût de fonctionnement est estimé à 4 millions d'euros, alors que les recettes ne dépassent pas le 1 million d'euros.
"On connait tous ici les lacunes de notre offre aquatique, reconnait Sarah Vauzelle adjointe en charge des sports, de la jeunesse et de la vie étudiante à Rouen, on essaie de travailler dessus, mais les deux derniers mandats ont été compliqués financièrement puisqu'il y a eu un gros travail d'assainissement des finances, et on nous a un peu privé de finances pour remettre à niveau la piscine. Après il y a quelques projets sur les deux trois prochaines années de rénovation de la piscine, comme le remplacement du bassin par un bassin inox. Enfin il faut travailler sur l'ensemble des locaux pour accueillir le public dans de meilleures conditions".
Un projet de nouveau centre aquatique
En attendant ces travaux, les adeptes des grands bassins extérieurs alternent entre l'île Lacroix et le centre aquatique Eurocéane de Mont-Saint-Aignan. Une structure également très fréquentée, notamment depuis la fermeture ces dernières années de deux autres piscines dans l'agglomération rouennaise : le Transat de Bihorel fermée en 2016, et la piscine Salomon des hauts de Rouen fermée en 2014. Face à cette situation, nombreux sont les usagers à demander l'ouverture d'un nouvelle structure dans la Métropole.
Pour éviter que les bassins ne débordent, la municipalité a donc annoncé la construction d'une piscine d'ici cinq ans, sur les hauts de Rouen.