Qui va à la chasse perd sa place, dit l'adage. La statue de Napoléon est partie en restauration le 2 juillet. Le socle laissé vide inspire le nouveau maire de Rouen. Nicolas Mayer-Rossignol propose de la remplacer par une figure de femme après une consultation citoyenne.
Napoléon était bien installé sur son cheval cabré depuis 155 ans place de l'hôtel de ville. Il pourrait quitter cette place d'honneur. Le nouveau maire de Rouen a partagé jeudi cette idée : installer à la place de l'Empereur, chef des armées, qui est aussi le père du le Code Civil, une statue de femme.
Les rouennais seraient consultés pour choisir la figure féminine. Nicolas Mayer-Rossignol verrait bien, "à titre personnel" Gisèle Halimi, avocate du XXe siècle, fer de lance pour le droit des femmes, Gisèle Halimi, décédée en juillet dernier.
"Pourquoi 97% des noms de rue et des statues dans l'espace public en France sont-ils ceux d'hommes ?"
(Le maire de Rouen, Nicolas-Mayer Rossignol)
Premières réactions au possible déménagement de Napoléon
Les élus du Rassemblement national ont été les premiers à réagir. Ils s'insurgent contre le "déboulonnage de nos personnages historiques", "une insulte à l'histoire". Pour d'autres élus ou habitants, l'hommage fait à Gisèle Halimi est justifié, il faut "construire l'histoire", Napoléon pourrait être installé au bord de la Seine..@NicolasMayerNMR, empereur de la soumission au progressisme et au communautarisme, renie notre histoire. La figure féminine a bon dos, il peut installer des statues féminines ailleurs à Rouen, mais le déboulonage de nos personnages historiques est son réel objectif. Honte à lui! https://t.co/y5aI8AizOh
— Timothée Houssin (@T_Houssin) September 10, 2020
En voulant faire le buzz les élus de #Rouen créent une polémique inutile et desservent la cause des femmes !
— Bonnaterre Laurent (@BonnaterreL) September 11, 2020
??#Napoleon #Halimi #Memoire #Statues https://t.co/yzee3ERhrw
Plein soutien à @NicolasMayerNMR qui souhaite rendre hommage à Gisèle Halimi en implantant une statue à son effigie tout en ne reniant pas notre histoire en réimplantant #Napoleon près du Pont Corneille dont il en décida la construction #Rouen https://t.co/ynBAJq8FWt
— Romain Vigneron (@VigneronRmn) September 11, 2020
Pour déplacer et non "remplacer" Napoléon sur l île Lacroix... Au centre des 2 Rives, surplombant la seine, ni RDroite, ni RG, une île... Un retour aux origines... Laissant sa place à une grande femme. Un choix symbolique de préserver l histoire et de la construire. Bravo.
— caroline cintas (@carolinecintas) September 11, 2020
En voulant expédier la statue de #Napoléon 1er sous des cieux moins visibles, le Maire écolo-socialiste de #Rouen insulte l'histoire de France et son identité.
— Guillaume Pennelle (@RouenPennelleRN) September 10, 2020
Il y a d'autres lieux en ville pour ériger des statues féminines honorables. Quelle honte ! ?https://t.co/FS7GUP7JoG
"Il n'est bien entendu pas question de la détruire!"
Nicolas Mayer-Rossignol a tenu à préciser que la statue en cours de restauration ne passerait pas "à la trappe". Cette oeuvre de 1865 de l'artiste Vital Dubray, faite avec le bronze de canons pris à l'ennemi à la bataille d'Austerlitz serait déplacée ailleurs à Rouen.La statue de 7 tonnes et 4,40 mètres de haut était liée à son socle par 2 pattes et la queue. Une des pattes présentait une fissure. Napoléon et son destrier avaient fait de la résistance le 24 juin quand les spécialistes de la fonderie Coubertin avaient tenté de la lever. Ils ont pu "déboulonner" l'Empereur le 2 juillet.