Une quarantaine d'imams se sont rendus lundi (10/07/2017) dans l'église où le père Hamel a été tué il y a près d'un an, pour lui rendre hommage. L'initiative, européenne, fait aussi étape en Belgique et en Allemagne.
"Notre message est clair : on ne peut pas associer l'islam à ces barbares et ces assassins " qui tuent au nom d'Allah, a déclaré à l'AFP l'imam Hassen Chalghoumi, à l'initiative de cette "marche contre le terrorisme". Accompagné d'une trentaine d'imams français et européens, il a fait étape à Saint-Étienne-du-Rouvray lundi soir, près d'un an après l'attentat du 26 juillet 2016.
Les 42 imams sont déjà passés par Berlin et Bruxelles, avant de se rendre à Nice notamment, et dans d'autres villes récemment frappées par le terrorisme. Prise à l'initiative de l'ancien imam de Drancy (Seine-Saint-Denis), la marche n'a pas le soutien officiel du Conseil français du culte musulman (CFCM). Son antenne régionale n'était pas présente lundi. Hier lors de la prière en hommage au père Hamel, les fidèles étaient peu nombreux à s'être déplacés.
"Il y a des hommes et des femmes politiques qui n'ont pas eu le courage de nous soutenir", répond Hassen Chalghouni, en rappelant également les menaces reçues pas la marche contre le terrorisme. "Mais on n'a pas peur, on cède pas et on avance".
VIDEO. À Saint-Étienne-du-Rouvray, avec Fatiha Boher, présidente ni putes ni soumises du 76, Marek Halter, co organisateur de la marche et Roseline Hamel soeur du père Jacques Hamel, et l'immam Hassen Chalgoumi co organisateur de la marche.
Reportage de Catherine Lecompte, Didier Meunier et Marie-Céline Varin.
La soeur du père Hamel, présente, a rappelé les propos de son frère :" le monde a tant besoin d'espérance. Essayons à notre manière d'être des artisans de la paix."
"On dit que les attentats ont été commis par les musulmans, et moi je dis qu'ils n'ont pas été commis par des musulmans. Je vais employer des mots très forts : ils ont été commis par des barbares", a lancé Fatiha Boher, présidente ni putes ni soumises de Seine-Maritime, qui soutenais la marche. L'intellectuel Marek Alter a aussi souhaité réaffirmer cette distinction nécessaire entre les individus à l'origine de ces actes et les valeurs portées par l'islam : "il fallait aider ces gens qui sont là pour réhabiliter l'image de l'islam".