Santé. Contre la bronchiolite des bébés, on peut désormais vacciner les femmes enceintes

La deuxième campagne de vaccination contre la bronchiolite est lancée. Pour éviter la pénurie de 2023, les autorités sanitaires ont prévu 600 000 doses de vaccins pour les nouveau-nés. Trois fois plus que l'an dernier. Une nouveauté : la vaccination des femmes enceintes. Explications.

Une nouvelle option est offerte aux parents ou futurs parents en cette rentrée 2024 pour lutter contre la bronchiolite. Il s'agit de l'abrysvo. Un nouveau vaccin produit par le laboratoire Pfizer, administré directement aux femmes enceintes à partir du 8^e mois de grossesse. 

"Certaines mamans peuvent recevoir un vaccin qui permet de protéger aussi leur nourrisson, explique le docteur Didier Pinquier. En transférant les anticorps dont ils ont besoin à la naissance par le biais de cette vaccination maternelle". Elle le protégera ainsi dès sa naissance et durant les premiers mois de sa vie.

Deux vaccins possibles

Il est cependant toujours possible de faire vacciner les nourrissons. À la maternité du CHU de Rouen, Youssef, un nourrisson âgé de deux jours, s'apprête à recevoir une dose de vaccin. 

Ce vaccin, c'est le Beyfortus, un anticorps conçu pour lutter contre la circulation du VRS (Virus respiratoire syncytial), principal virus responsable de la bronchiolite.

Cette maladie très contagieuse touche principalement les bébés de moins de deux ans. Il est donc intéressant de protéger le plus vite possible les nourrissons, juste après leur naissance, afin qu'ils soient immunisés.

30 % des moins de deux ans sont touchés par la bronchiolite 

"La bronchiolite touche un enfant sur trois dans la première année, précise le docteur Didier Pinquier, pédiatre au CHU de Rouen. C'est malgré tout une maladie bénigne mais 2% des enfants peuvent être amenés à être hospitalisés et il est impossible de prévoir à la naissance qui va être hospitalisé..."

Selon Santé publique France, cet anticorps a évité l'hospitalisation de 5 800 enfants l'an dernier. La vaccination des nourrissons n'est pas obligatoire, les parents ont le choix d'y souscrire, ou non. Hamza, le père de Youssef, n'a quant à lui pas hésité. Selon lui, il vaut mieux prévenir que guérir : 

" On nous a conseillé de le faire, on a des enfants d'amis qui ont eu une expérience pas très simple vis-à-vis de cette maladie donc on a décidé de franchir le pas."

Trois fois plus de doses que l'an dernier 

L'an dernier, le Beyfortus, anticorps produit par les laboratoires Sanofi et Astrazeneca, avait été victime de son succès. Les pharmacies et les hôpitaux avaient dû faire face à une importante pénurie de vaccins.

Seules 200 000 doses étaient disponibles contre 600 000 aujourd’hui.

Cette année, les autorités sanitaires ont été davantage préparées. Contrairement à l'an dernier, les doses mises sur le marché sont équivalentes au nombre de naissances. Une nouvelle rassurante pour Benoît Duval, pharmacien à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Maritime) 

" L’année dernière, c'était très tendu on avait énormément de prescriptions qu'on n’a pas pu honorer ou qu'on a honorées sur une période au moins de trois à six mois, cette année pour l'instant ça fonctionne très très bien ".

Retrouvez le reportage de Quentin Bral et Olivier Flavien :

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La 2è campagne de vaccination contre la bronchiolite a démarré cette année avec une nouvelle option : la vaccination des femmes enceintes • ©France 3 Normandie

Des gestes barrières

Outre cette vaccination, les autorités sanitaires invitent les parents à mettre en place des gestes simples pour limiter la propagation du virus : limiter les visites des nourrissons au cercle des adultes très proches, se laver les mains avant et après chaque contact avec le bébé, porter un masque en cas d'infection ou encore aérer au moins 10 minutes par jour le lieu de vie de l'enfant.