Difficile de se protéger face à des attaques informatiques de plus en plus fréquentes. Sébastien Fontaine, directeur de FrameIP, appelle industriels et particuliers à rester vigilant dans leur navigation sur le web.
Le 27 juin, une attaque informatique de grande ampleur frappait de nombreux ordinateurs dans le monde, par un mode opératoire semblable au virus "WannaCry" détecté au mois de mai. En France, des entreprises comme la MAIF ou Saint-Gobain en sont victimes. Industriels comme particuliers sont touchés : à l'ouverture de l'ordinateur, impossible d'accéder à ses données. Et un message sur l'écran demande à l'utilisateur une rançon, équivalente à 300 dollars.
"On ne vous cible pas et on ne vous cherche pas. C'est un virus qui se propage, et ça va partout", explique Sébastien Fontaine, dirigeant d'une entreprise rouennaise spécialisée dans la sécurité informatique. Au sein de FrameIP, il donne plusieurs conseils aux particuliers :
- Accentuer la prévention : ne pas cliquer sur un mail suspect, quitter immédiatemment des sites web dont l'aspect semble douteux.
- Systématiser les sauvegardes : "il est extrêmement important de stocker régulièrement les données", rappelle Sébastien Fontaine. "Parce qu'une fois qu'on a tout perdu, c'est trop tard."
VIDEO. Grégory Thélu recevait le lundi 3 juillet Sébastien Fontaine, directeur de FrameIP sur le plateau de France 3 Normandie.
Pour les entreprises, le travail est plus important, et surtout plus onéreux. "La sécurité devrait représenter 20 % du budget informatique d'une entreprise. Aujourd'hui, c'est loin d'être le cas", note Sébastien Fontaine. Notamment parce que les effets d'investissements sur la sécurité sont peu visibles à court terme pour l'entreprise - sauf en cas d'attaque. "Elles préfèrent investir ailleurs."
Les industriels et les administrations font aussi face à la difficulté de l'arrêt temporaire de leur activité, notamment pour mettre à jour leurs systèmes informatique. Arrêter le système d'aiguillage d'un train ou un réseau de gestion hospitalière pour mieux les sécuriser est délicat : ils sont toujours en fonctionnement. Lors de l'attaque "WannaCry" survenue au mois de mai, les hopitaux anglais, travaillant sur une version de Windows assez ancienne, avaient fait face à cette difficulté.
Les attaques d'aujourd'hui "ne sont que des tests", estime Sébastien Fontaine, qui l'assure : "des attaques il y en aura encore et encore et de plus grande ampleur. Et elles concerneront tout le monde." La multiplication des objets connectés dans les maisons - volets roulant, alarmes, ou même réfrigérateur - augmente aussi les risques de piratage.