Abdoul-Malek Nakaev, le lutteur normand était à Karamanmaras (Turquie) pour une compétition sportive lorsque le tremblement de terre s'est produit. L'hôtel où il logeait s'est effondré une heure après son évacuation. Il nous livre son témoignage.
Un violent tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 a touché la Syrie et la Turquie ce lundi 6 février. Plus de 21 000 morts ont déjà été recensés et de nombreuses personnes blessées. L'espoir de retrouver des rescapés s'amenuise d'heure en heure.
Abdoul-Malek Nakeav a vécu la catastrophe
Abdoul-Malek Nakeav est lutteur au club de Sotteville-lès-Rouen. Présent à Karamanmaras en Turquie, il participait ce lundi 6 février 2023 à une compétition avec l'équipe de France de lutte. Tout à coup, le tremblement est survenu. Il a survécu et se livre sur cette catastrophe.
C'est à 4 heures du matin, en pleine nuit, que le séisme s'est produit. Abdoul-Malek Nakeav dormait dans un hôtel, avec ses camarades. "C'est ce tremblement qui m'a réveillé. C'était vraiment très fort."
Il ne comprend pas ce qui est en train de se passer et sort dans le couloir de l'hôtel. "Mon entraîneur me dit que c'est un tremblement de terre. Moi, je ne savais pas du tout ce qu'était ce genre de chose."
Le bâtiment faisait vraiment des mouvements très forts.
Abdoul-Malek NakeavSurvivant du séisme
C'est à ce moment-là qu'il faut se dépêcher, explique-t-il. "On s'habille, on prend tout ce qu'on a, tout ce qu'on trouve et on descend."
Alors qu'il est au sixième étage de l'hôtel, il doit descendre "le plus vite possible" pour se sauver, lui et ses camarades. "On avait des difficultés à descendre. L'ascenseur était cassé. Dans les couloirs de l'escalier, les portes étaient bloquées parce que des armoires étaient devant et bloquaient."
Une fois dehors, la délégation française de 10 personnes dont fait partie Abdoul-Malek Nakeav est en sécurité. "On était concentré, on voulait sortir sains et saufs."
Les membres d'autres délégations étrangères ont péri dans ce drame. "Des gens que l'on a vu, qui ont participé à une compétition, qui sont venus pour chercher la médaille, ils se retrouvent morts... C'est terrible."
Moi-même, je me demande comment on a fait pour survivre tous les 10.
Abdoul-Malek NakeavSurvivant du séisme
4 heures dehors dans le froid
Il explique qu'à ce moment, c'est "un silence de peur" qui résonne sous des températures très froides. "On devait trouver une solution pour sortir de cette ville pour être en sécurité. On a attendu 7/8 heures et on est restés 4h dehors."
On voit des bâtiments s'effondrer, des familles qui pleurent. C'est terrible.
Abdoul-Malek NakeavSurvivant du séisme
Une heure après son départ, l'hôtel où il logeait s'est effondré. "Le bâtiment était très fragile, ça se voyait avec les fissures. On a eu très peur." Il assiste ensuite au secours des blessés. "Les secours sont venus un peu plus tard. Les Turcs sont vraiment très solidaires. On les voyait s'entraider."
Aujourd'hui, Abdoul-Malek Nakeav se dit "un peu choqué dans la tête". "J'ai envie de passer à autre chose."
Vous pouvez retrouver l'interview complète d'Abdoul-Malek Nakeav dans le 12/13 du 9 février 2023.
Pour venir en aide aux personnes victimes du séisme en Turquie et en Syrie, vous pouvez faire un don à la Croix-Rouge française. Une équipe de bénévoles de l'association Pompiers Missions Humanitaires (Calvados) est arrivée sur place pour une mission d'une dizaine de jours.