Les membres du personnel soignant des hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, établissements pour handicapés, aides à domicile... ont jusqu'au 15 septembre 2021 pour se faire vacciner. Les soignantes enceintes sont-elles aussi concernées ?
Personnels soignants et non-soignants des hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, établissements pour handicapés, aides à domicile... tous sont concernés par cette obligation vaccinale et auront jusqu'au 15 septembre 2021 pour le faire. Au-delà de cette date, "vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payés", avait indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran.
Vous avez été plusieurs à travailler dans le milieu et nous demander si les femmes enceintes étaient aussi concernées par cette obligation vaccinale. Voici nos éléments de réponse.
Les soignantes enceintes concernées par l'obligation vaccinale
"Oui, elles sont concernées", nous indique le Dr Jean-Philippe Leroy, médecin au CHU de Rouen et expert vaccination pour l'Agence Régionale de Santé (ARS) Normandie.
"Il est vrai que nous n'avons pas l'habitude de vacciner les femmes enceintes en France. Mais on sait aujourd'hui que la grossesse augmente le risque de développer une forme de Covid grave", explique le Dr Jean-Philippe Leroy.
Aujourd'hui, il est plus dangereux pour la mère et l'enfant de ne pas être vacciné.
Femmes enceintes et vaccination, quelles recommandations ?
D’abord déconseillée en début de grossesse, puis recommandée à partir du deuxième trimestre (16e semaine d’aménorrhée), la vaccination est désormais possible pour toutes les femmes enceintes "dès le premier trimestre de grossesse", a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran mardi 20 juillet 2021. Aucun risque particulier n’a été observé chez celles qui avaient reçu une dose de vaccin alors qu’elles ne savaient pas encore qu’elles étaient enceintes.
Considérées comme public prioritaire, les femmes enceintes ont accès aux vaccins à ARN messager, Pfizer et Moderna. Les femmes enceintes qui présentent des comorbidités (surpoids, hypertension, diabète,…) semblent présenter un risque accru de développer une forme sévère de la COVID-19, notamment au cours du 3e trimestre de la grossesse.
Aux Etats-Unis, à la date du 30 mars 2021, plus de 35 000 femmes enceintes avaient déjà reçu une première injection d’un vaccin à ARNm contre la COVID-19 (Pfizer/BioNtech 53,9 % et Moderna 46,1 %) au cours de leur grossesse. La fréquence des effets indésirables locaux et systémiques chez les futures mères est similaire à ce qui est observé dans la population générale. A ce jour, les données ne mettent pas en évidence de risque pour la femme enceinte et le futur enfant.
Une liste très restreinte de contre-indications
S'il n'y a "aucune contre-indication au vaccin ARN messager" contre le Covid, y compris pour "la grossesse (au) premier trimestre", le ministre de la Santé Olivier Véran a cependant présenté une liste de trois contre-indications médicales, établie après avis de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), du comité sur la stratégie vaccinale d'Alain Fischer et du conseil scientifique :
- Le "syndrome PIMS", ou syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique, une complication "extrêmement rare" qui a touché certains enfants et adolescents à la suite d'une infection par le coronavirus;
- "Les réactions type myocardite, péricardite et hépatite sévère ayant nécessité une hospitalisation et faisant suite à une première injection de vaccin d'ARNm";
- Les personnes allergiques à l'un des composants du vaccin, le PEG2000, ou polyéthylène glycol, une situation qui "doit concerner à peu près 10 cas dans notre pays" selon le ministre de la Santé
"C'est donc sur cette base-là que des certificats médicaux en bonne et due forme peuvent être reconnus comme des contre-indications et non pas sur un simple avis médical ou pharmaceutique avec des antécédents allergiques", a insisté le ministre de la Santé.
L’Assemblée nationale doit débattre à partir de ce mercredi 21 juillet d’un projet de loi qui instaure une obligation à se faire vacciner contre le Covid-19 pour les soignants et les personnes travaillant au contact de personnes vulnérables et qui conditionne l’entrée dans de nombreux lieux à la présentation d’un passe sanitaire attestant d’une vaccination complète, d’une infection récente ou d’un test négatif.