Invitée de ICI 19/20 du lundi 12 février 2024, la députée (LFI) Alma Dufour nous alerte sur le sort de la population de la bande de Gaza. Elle revient d’Égypte où elle a pu se rendre compte de la situation sanitaire et humanitaire.
L’armée israélienne a lancé une offensive sur Rafah, point de passage entre la Palestine et l’Égypte pour toute la population de la bande de Gaza qui fuit les bombardements de Tsahal.
Depuis le début la guerre, après l'attaque terroriste du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, Rafah est devenu l'unique point d'entrée de l'aide humanitaire pour Gazaouïs.
Rafah bombardé depuis dimanche
Malgré les mises en garde de la diplomatie internationale, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou a mis à exécution son plan d’attaque. Le secteur de Rafah, à la pointe sud de la bande de Gaza a été bombardé dès dimanche. Selon le quai d’Orsay, plus 1,3 million de personnes avaient trouvé refuge dans cette région.
La semaine dernière, une délégation de parlementaires de gauche s’est rendue au poste frontière de Rafah. Parmi eux, la députée de Seine-Maritime Alma Dufour (LFI), qui témoigne depuis du désespoir de cette population prise pour cible par l’armée israélienne. Entretien.
"Gaza est l’enfer sur Terre"
Qu'avez-vous pu constater sur place ?
Alma Dufour (LFI) , députée de la Seine-Maritime : On a vu qu’on allait passer de risque de génocide, tel que qualifié par la cour internationale de justice à un potentiel génocide. Rafah est la dernière ville où les civils peuvent se réfugier puisqu’ils ont été déplacés du Nord au Sud par les bombardements des villes successifs.
On a vu l’angoisse totale des humanitaires du Croissant Rouge Palestinien, de l’ONU, des médecins français qui revenaient de Gaza. Ils nous ont dit que Gaza était en train de devenir l’enfer sur Terre. En plus des bombardements il y a un blocus humanitaire : plus de nourriture, plus d’eau, plus d’électricité, plus de médicaments...
Ce blocus dure depuis des mois et fait bien plus de victimes que les 27 000 morts liés aux bombardements.
La France peut-elle faire quelque chose ?
Il faut absolument que la diplomatie française passe des paroles aux actes. Emmanuel Macron a soutenu le cessez-le-feu à deux reprises sauf que dès qu’il fait ça, le ministre des Armées se rend en Israël pour affirmer le soutien de la France à Israël.
La diplomatie française doit envisager des sanctions économiques et en premier lieu l’embargo de l’exportation d’armes et de tout matériel militaire à Israël et pousser les autres pays européens à faire de même.
🔴🗣 « Ce sont maintenant 1,4 million de Palestiniens qui sont coincés à #Rafah où Dorénavant, Netanyahu lance des attaques !
— Groupe parlementaire La France Insoumise - NUPES (@FiAssemblee) February 13, 2024
Notre groupe dépose aujourd'hui une résolution pour appeler lla France à reconnaître l'État de Palestine au sein de l'ONU ! » - @MathildePanot pic.twitter.com/DIwztmd0pT
"Israël veut faire partir la population de Gaza"
Comment expliquez-vous le refus de LFI de qualifier le Hamas de groupe terroriste ?
LFI exprimait le souhait que le Hamas soit jugé devant la Cour Pénale Internationale, il n’y a aucune ambiguïté. L’opinion doit savoir que ce n’est plus une riposte, c’est un massacre. Ce ne sont pas des victimes collatérales. Il n’existe pas de génocide collatéral.
Ce qui est en train de se passer c’est qu’il y a une intention du gouvernement israélien de faire partir la population de la bande de Gaza. C’est un nettoyage ethnique ou un génocide, on ne sait pas ce qu’il va se passer.
La députée et son parti appellent à un rassemblement mercredi 14 février 2024 devant le ministère des Affaires Etrangères.