Dimanche 15 septembre 2024, un jeune couple a été violemment agressé par un groupe de cinq individus alors qu’ils faisaient le plein d'essence près de Rouen. Rués de coups, ils ont tous deux été transportés au CHU. Les assaillants ont fini par prendre la fuite. Une semaine après les faits, ils témoignent.
Œil tuméfié, nez fracturé, plaies au crâne... Il porte encore les traces de sa violente agression. Dimanche 15 septembre, vers 22 heures, un jeune couple qui rentre de week-end, décide de faire le plein d'essence à la station du Super U à Bihorel, près de Rouen.
Le jeune homme est un étudiant de 20 ans, et sa petite amie est une lycéenne de 18 ans. La jeune femme est au volant, le garçon s'occupe de l'essence.
Agressés par cinq individus
Soudain, ils sont brutalement attaqués par un groupe de cinq individus. La lycéenne se fait sortir de force de la voiture et frappée à la tête, tandis que le jeune homme, qui tente coûte que coûte de sauver la voiture, subit des coups violents et des tentatives d’étranglement.
"J'ai vu la voiture qui commençait à avancer. J'ai compris qu'ils allaient partir avec toutes nos affaires personnelles. Il y a quelques mois, on s'était déjà fait voler nos affaires. Je ne voulais pas que ça se reproduise", raconte le jeune homme.
Ce dernier arrive à se jeter dans le véhicule, à klaxonner et retirer les clés et tente de prendre la fuite. Mais il se fait de nouveau passer à tabac. "Tout a été très vite. Au début j'ai été roué de coups."
Ils m'ont frappé, étranglé et j'ai perdu connaissance. Ils m'avaient mis une veste sur la tête, je ne savais plus où j'étais.
Jeune homme agressé
La jeune femme pense à sortir son téléphone pour filmer la scène, d'une extrême violence. On l'entend hurler de toutes ses forces. Elle tente aussi d'appeler la police, mais se fait menacer avec une arme sur la tête.
Voir le reportage de Sophie Heriaud et Olivier Flavien :
Sauvés par des témoins
Leur agression a pris fin grâce à l’arrivée fortuite d’un couple et du passage d'une voiture, ce qui a poussé les assaillants à fuir. "Au début je n'ai pas compris que c'était des personnes pour nous aider, ça aurait pu être des complices", raconte le jeune homme.
En état de choc, les deux jeunes ont été pris en charge par les pompiers et transportés au CHU de Rouen pour des examens. "J'ai des bleus et des égratignures partout. J'ai eu des points de colle, mon nez a été fracturé. Mes conditions de vie se sont dégradées", poursuit l'étudiant de 20 ans. Depuis l'agression, le jeune homme est en arrêt. "Sortir est devenu une épreuve."
Je pensais vraiment que mon copain allait y rester. Les coups étaient très violents. Je ne sors plus, je ne dors presque pas la nuit, j'ai peur dès que je sors dans la rue, je vérifie tout le temps que la voiture est bien fermée... C'est compliqué !
Jeune lycéenne agressée
Une plainte déposée
Une plainte a été déposée au commissariat de Rouen, et une enquête est en cours. "J'attends que les policiers retrouvent les coupables, que tout ça cesse. Il faut que les gens sachent ce qui se passe à Bihorel. Qu’on mette un terme à tout ça !", raconte la jeune femme.
Selon le père du jeune homme, ce n’est pas un cas isolé, d'autres car-jackings se sont déjà produits, dont un au même endroit fin août. "Ce n'est pas normal qu'après 4 agressions à la station du Super U, il n'y ait toujours rien de fait ! La mairie de Bihorel n'a pas l'air au courant de ce qui se passe", s'insurge-t-il.
Du côté de la mairie de Bihorel, on parle "d'effet cyclique". Selon eux, des évènements similaires s'étaient déjà produits en 2023. "Ça s'était calmé en début d'année, mais ça a repris cet été."
*Les témoignages ont été recueillis pas notre journaliste Sophie Heriaud.