Tout plaquer. La crise sanitaire et le confinement ont été propices à la réflexion, voire à l’introspection. Manger plus local, se mettre au vert, arrêter de sur-consommer ou changer de vie amoureuse… Certains ont décidé de bouleverser leurs modes de vie.

Remplir un caddie de supermarché, renouveler sa garde robe, travailler dans un bureau et vivre en ville : cela fait-il encore rêver ? Avec la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, les confinés ont eu 55 jours pour y réfléchir. Rencontre avec des Normands bien décidés à remettre en question leurs manières de vivre.
 

Manger autrement

« Je veux savoir d’où vient ce que je mange ». Marie Théron habite dans l’Eure. Pendant le confinement, elle a opté pour s’approvisionner auprès de petits producteurs normands plutôt que de « traîner dans les grandes surfaces », lance la quadragénaire. Plus question de manger de la viande de supermarché, elle a découvert un éleveur local. Même pratique pour les fruits et légumes et « le goût n’est pas le même ! », s’enthousiasme-t-elle.
 

« J'ai profité de ne plus être dans le tourbillon du quotidien pour réfléchir : je veux consommer à portée de main », Marie Théron, habitante de l'Eure


Le confinement a aussi sonné comme « un révélateur » pour Loïc Tregoat. Du haut de ses 17 ans, ce Calvadosien explique : « cela m’a donné envie de me remettre en question et de réfléchir à consommer autrement ». La raison ? L’envie de manger plus sainement et de soutenir les petits producteurs d’Auberville et de ses alentours.


Travailler avec la nature

Tout prédestinait Arthur Lefébure à une vie de haut fonctionnaire. Mais en 2019, le jeune homme, étudiant pour devenir ingénieur agronome, a opté pour une activité professionnelle « beaucoup plus concrète » : « j’ai décidé de m’installer en tant que paysan ».

 

« Je ne pourrais pas entrer dans le moule de la Fonction publique. Je veux sentir l'impact de mes actions autour de moi », Arthur Lefébure, étudiant en agronomie


L’idée avait germé chez Arthur Lefébure avant l’apparition de la crise sanitaire. Mais « le confinement a accéléré ma détermination », précise-t-il. Confiné à Rouen dans un pavillon avec un bout de jardin, l'agriculteur en herbe n’a pas perdu de temps. Il a fait un potager pour travailler la terre. Mais ce contact trop restreint avec la nature et les animaux ne lui a pas suffit.

Ces presque deux mois reclus en Seine Maritime l’ont conforté dans ses choix : impensable d’habiter en ville et de travailler dans un bureau. « Je veux voir la nature s’agiter, vivre au rythme des saisons et des floraisons », détaille l’étudiant en agronomie en manque de ruralité. Son objectif est clair : avoir une ferme en polyculture-élevage dans la campagne normande.
 


Se (re)mettre au vert

Enfermé avec sa compagne ou son compagnon, les défauts et les petites manies sont mises en évidence. Pour certains confinés, les 55 jours ont été vécus comme une épreuve ou un test. Le vie amoureuse d’Alexandre n’a pas résisté au confinement. « Cela a été un accélérateur. Les dysfonctionnements du couple ont été exacerbés », admet-il. Mais ce changement de vie est plus global.

Moins de béton, de pollution et de transports. Alexandre a décidé de se mettre définitivement au vert. Le Parisien d’origines normandes a plaqué le rythme effréné de la capitale pour « la mer et les forêts chatoyantes » du Calvados, se réjouit-il.
 

« Je ne veux plus passer deux heures dans les transports pour aller travailler dans un studio sans lumière. J'ai besoin d'avoir un rapport à la nature », Alexandre, musicien parisien installé dans le Calvados


Depuis quatre ou cinq ans, ce musicien effectue les aller-retours entre l’Ile de France et le Calvados. L’isolement en Normandie a joué un rôle de « déclencheur » pour l’artiste. Il reconnaît : « cela a été l’occasion de me recentrer sur ma musique et de me retrouver en studio à la cool ». Les moyens de communication actuels ont facilité les choses. Travailler et créer à distance est possible. Résultat : retour aux sources. Après quelques semaines de réflexion, le Parisien est passé à l’action. Son pied-à-terre normand est devenu sa résidence principale.


Ne plus être victime de la mode

« Si la dernière mode c’était les chaussures à clous, je m’en achetais une paire. » Ce réflexe ? C’était avant. Jennifer Alvarez a eu un « déclic ». Bibelots, vêtements, accessoires… « Le confinement m’a permis de prendre le temps de faire le tri entre ce qui est utile et ce qui ne l’est pas », reconnaît cette Rouennaise avant d’ajouter : « je vais maintenant essayer de ne plus sur-consommer ».

Cette démarche d’acheter plus responsable trottait déjà dans la tête de Jennifer Alvarez, mais la trentenaire a franchi le pas pendant le confinement. Et si le « budget fringues » ne dépassait pas les 400 euros par an, pas question désormais de se ruer sur les vêtements neufs ou de faire les soldes. « On a déjà tout ce qu’il faut, pourquoi continuer à consommer ? », s’interroge la jeune femme. Elle préfère désormais privilégier les habits d’occasion et ne se contenter que du nécessaire.

« Même si je n'en avais pas le besoin, j'achetais des vêtements et des chaussures », Jennifer Alvarez, habitante de Seine Maritime


Même raisonnement concernant les « babioles pour la maison ». Jennifer Alvarez et son conjoint dépensaient jusqu’à 150 euros chaque mois. La Rouennaise veut changer ses habitudes et « prendre soin de la planète ». L’objectif ? Ne plus se laisser tenter par ces objets, souvent conçus en plastique et peu respectueux de l’environnement. De bonnes résolutions, qu'il ne reste plus qu'à appliquer.
 
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