Trois offres de reprise ont été déposées pour le quotidien local Paris-Normandie, en liquidation judiciaire avec prolongation d’activité depuis le 21 avril, mais pas pour l'imprimerie et la régie publicitaire. Le quotidien est abscent des kioskques samedi 23 mai.
A l'issue du délai de quelques semaines qui a expiré ce vendredi 22 mai à 12 h, trois offres de reprise du quotidien local de Seine-Maritime et de l'Eure ont été déposées au tribunal de commerce de Rouen.
Le premier vient du groupe "Health Initiative", un groupe de médias et d'édition spécialisé dans la presse médicale.
La deuxième offre a été présentée par une société de presse belge : NP Holding/IPM Groupe. Le projet est soutenu par Valéry Jimonet, le directeur général de Paris-Normandie. M. Jimonet "n'est pas associé au capital dans le projet" mais retrouvera son poste si cette offre est retenue, a précisé Jean-Louis Louvel, actionnaire principal du quotidien et par ailleurs candidat soutenu par LREM au premier tour des municipales à Rouen.
Enfin, troisième candidat à la reprise : un autre belge, géant de la presse. Il s'agit du groupe Rossel, détenteur de "La Voix du Nord" et du "Courrier Picard". Le groupe Rossel a déjà été, en vain, candidat à la reprise du journal normand en 2017.Ma holding Fininco serait associée minoritaire avec le groupe IPM
Jean-Louis Louvel, actionnaire de Paris Normandie
Grève à l'imprimerie
Suite à ces annonces, le quotidien local était absent des kiosques samedi 23 mai en raison d'une grève des salariés de l'imprimerie à l'appel de la CGT. La raison ? Aucun repreneur ne prévoit la reprise de l'imprimerie."Ne pouvant accepter ce massacre", vendredi soir "les salariés ont décidé à l'unanamité de se mettre en grève (...) reconductible si nécessaire", précise la CGT. Les salariés d l'imprimerie souhaitent "montrer leur détermination à garder l'impression de nos titres en Normandie et de tous leurs emplois", indique le syndicat. "Quelle garantie aurions-nous à êre imprimés à plusieurs centainesSuite à l'annonce du dépôt des dossiers des futurs repreneurs, aucun ne prévoit la reprise de l'imprimerie et de la totalité des effectifs de la Snic (Société normande d'information et de communication) et de la RNP (régie publicitaire)
Communiqué de la CGT
de kilomètres parmi d'autres titres et de ne pouvoir servir nos lecteurs et nos abonnés en temps et en heure ?", s'interroge la CGT.
L'ensemble des éditions du journal normand n'ont pas paru samedi.
? En raison d'un mouvement social, votre quotidien n'est pas disponible dans les kiosques aujourd'hui. Vous pouvez néanmoins retrouver l'édition en ligne ⬇https://t.co/cOwxC0QA8d pic.twitter.com/mSJAsKFN43
— paris_normandie (@paris_normandie) May 23, 2020
Décision dans quinze jours
Ces trois offres seront détaillées aux élus du personnel de Paris Normandie le mercredi 27 mai après-midi lors d'un Comité social et économique (CSE). Le tribunal de commerce devra statuer au plus tôt dans les quinze jours. Les 250 salariés de Paris Normandie n'espèrent qu'une chose : qu'aucun d'entre eux ne soient mis sur le carreau.
Interrogé par l'AFP, le SNJ n'a pas souhaité faire de commentaire. Sollicité, M. Jimonet n'a pas donné suite.
Les entreprises intéressées avaient jusqu'à vendredi à 12H00 pour déposer leur offre.
En liquidation judiciaire avec prolongation d'activité
Paris Normandie avait été placé le 21 avril en liquidation judiciaire avec prolongation d'activité, la direction affirmant que le journal avait été "plaqué au sol par la crise sanitaire" du coronavirus.Selon le jugement du tribunal de commerce la société éditrice de Paris Normandie affichait fin 2019 un chiffre d'affaires de 29,4 millions d'euros pour un déficit de 532.368 euros.
Implanté uniquement en ex Haute-Normandie, dont il est l'unique quotidien local, le journal, qui tirait à 41.280 exemplaires en 2019, affiche une dette de 7 millions d'euros, en baisse de 3 millions depuis 2017. Et il a annoncé en avril une chute de 90% de ses recettes publicitaires depuis la crise sanitaire.