Le tribunal de commerce de Rouen avait prononcé mardi 21 avril la liquidation du quotidien avec prolongation d'activité de trois mois. Les candidats à la reprise ont jusqu'au 22 mai pour déposer leurs offres.
Les candidats à la reprise de Paris-Normandie, qui emploie 240 salariés, ont jusqu'au 22 mai midi pour déposer leurs offres de rachat du quotidien local, selon une annonce parue vendredi dans Les Échos.
Le tribunal n'a pas encore fixé la date d'audience, mais "elle devrait vraisemblablement se situer dans la première quinzaine de juin", a précisé à l'AFP l'entrepreneur Jean-Louis Louvel, propriétaire à plus de 90% du journal lourdement endetté de longue date mais que la crise sanitaire a, selon la direction, "plaqué au sol".
Le tribunal de commerce de Rouen avait prononcé mardi 21 avril la liquidation du journal de Seine-Maritime et de l'Eure, avec prolongation d'activité de trois mois.
Selon l'annonce parue vendredi sont à vendre la Snic (Société normande d'information et de communication), société éditrice du journal qui emploie 215 salariés dont 202 permanents, liquidée par le tribunal de commerce de Rouen, ainsi que la RNP, la régie publicitaire du journal, qui emploie 25 salariés dont 23 permanents.Cette dernière a été liquidée le 15 avril.
Le tout affiche un chiffre d'affaires de 29,7 millions d'euros en 2019 (provisoire) après 29,6 millions en 2018, selon la même source.
Victime de la crise du Covid
Selon la direction, la crise sanitaire du coronavirus a interrompu "le lent redressement" du journal.La dette a beau être passée de 10 à 7 millions en trois ans, le journal fondé en 1944 affiche une chute de 90% des recettes publicitaires, "du jamais vu", selon Mme Bouchet.En l'espace de quelques semaines tout s'est écroulé parce qu'on n'avait aucun matelas.
Anne Bouchet déléguée syndicale SNJ du journal
Les "audiences sur internet" ont beau avoir "explosé", "les millions de pages vues ne sont pas des millions d'euros. Pas même des milliers", se désolait le journal le 10 avril dans une tribune signée "Paris Normandie" appelant les lecteurs à s'abonner.
En 2019, le journal diffusait à environ 41.280 exemplaires, soit 6,9% de moins qu'en 2018, selon l'Acpm, organisme de certification de l'audience de la presse. Une baisse supérieure à la moyenne de la presse régionale.
Les salariés inquiets
Les salariés, qui ont déjà connu trois procédures judiciaires depuis 2012, sont bien sûr "inquiets", selon le SNJ."On suppose qu'il y aura plusieurs repreneurs parce que la fameuse dette sera annulée", avec la liquidation avec prolongation d'activité, a indiqué Anne Bouchet.
Reste à savoir si ces offres seront "sérieuses" et si des salariés resteront "sur le carreau".