En une semaine, un chantier original et inédit s'est installé sur le campus universitaire agricole Unilassalle de Mont Saint Aignan. Des futurs ingénieurs agronomes sont en train d'y créer un potager participatif. Un projet qui rentre dans une démarche globale basée sur l'échange.
Rendre le campus "comestible" et pouvoir y cultiver son jardin, à Mont Saint Aignan, le rêve secret d'étudiants en agronomie est enfin devenu réalité. Et cela dans le cadre d'une reflexion bien plus universelle dont l'échange est la clé de voûte.
A l'initiative du projet, des futurs ingénieurs en quatrième année, un peu frustrés de ne pas pas pouvoir au quotidien mettre en pratique leurs apprentissages, et plonger les mains dans la terre aussi souvent qu'ils le souhaiteraient.
A la réalisation finale, "les Cocottes Urbaines", une PME nomade et locale en quête de locaux pour développer son activité. Avec sa dizaine de salariés, cette start'up a profité du confinement pour revoir son modèle économique et a réussi à trouver le partenaire idéal pour son développement.
Et le module de conception chez @unilasalle_rouen est en cours avec 24 étudiants plein d'énergie ! https://t.co/8OwFIXsWF9
— Les Cocottes Urbaines (@CocotUrbaines) March 2, 2021
Un cercle vertueux pour mettre des potagers dans nos vies
Spécialisée en création et aménagement de potagers collectifs ou particuliers, particulièrement en milieu urbain, elle a réussi à passer un marché inédit et original avec le campus universitaire agricole Unilassalle, installé à Mont Saint Aignan. Un marché vertueux sans argent ni transaction fiancière, simplement basé sur un échange de bons procédés.
Contre un hébergement gratuit dans 70 m2 de bureaux au sein du campus pendant trois ans, les membres des Cocottes Urbaines se sont ainsi engagés à assurer une centaine d'heures d'enseignement auprès des élèves de quatrième et première année.
"On leur explique et on leur apprend notre métier de paysagiste et urbaniste avec cet objectif de rendre la ville comestible. On vérifie aussi leurs connaissances sur le sol, qui est vraiment une science à part avec cette notion de sol vivant, basé sur l'étude des vers de terre. Comment par exemple s'y prendre pour que leur production de fruits et légumes soit bien boostée par un sol en pleine forme !"
100 m2 de potager accessibles à tout le campus
Résultat : Après de longues heures de conception théorique en classe sous leur encadrement, les étudiants ont enfin pu passer à la pratique avec un objectif clair et précis : créer et planter un jardin potager collectif, participatif et écologiquement vertueux au sein du campus.
Sur une parcelle de 100 m2 mis grâcieusement à leur diposition par l'université, il s'agissait de se répartir l'espace en quatre portions égales mais avec des cultures différentes, en respectant la bio diversité.
Mais avant le premier coup de pelle, les 24 étudiants ont du partir en quête de partenaires. Pas question en effet d'acheter le moindre outil; ni de graines ou de plants. Le projet global ne souffre aucune transaction financière. Mais les jeunes jardiniers ont eu de la chance, car les dons ont été nombreux, même s'il a fallu adapter les plantations en conséquence.
"On a eu beaucoup de graines et de plants, mais pas forcément pour des plantations de saison. Les melons et les aubergines par exemple, on ne peut pas les planter maintenant ! Mais du coup, on fait avec ce qu'on a et c'est super formateur "