"Un terrible pécheur." Le pape François révèle que le Vatican était au courant des agissements de l'Abbé Pierre

Cela ne fait plus aucun doute, le Vatican était informé des accusations de violences sexuelles visant l'Abbé Pierre, au moins "après sa mort" en 2007, a assuré le pape François ce vendredi 13 septembre lors d'une conférence de presse, qualifiant le fondateur d'Emmaüs de "terrible pécheur".

Les jours défilent, les accusations s'accumulent, les confessions affluent. Ce vendredi 13 septembre, c'est le Pape François qui a déclaré que le Vatican était bien au courant des agissements de l'Abbé Pierre. Des mots prononcés au retour de sa tournée en Asie-Pacifique.

Que savait le Vatican de l'Abbé Pierre ? Je ne sais pas quand le Vatican l'a appris. Je ne sais pas parce que je n'étais pas ici, et ça ne m'est pas venu à l'esprit d'effectuer une recherche sur cela.

Pape François

Sept semaines après de premières révélations l'accusant d'agressions sexuelles, l'Abbé Pierre, mort en 2007 à l'âge de 94 ans, est visé par 17 nouveaux témoignages l'accusant de violences sexuelles qui auraient été commises entre les années 50 et les années 2000.

"Un terrible pécheur"

Le pape François a estimé qu'il s'agissait d'un dossier "très douloureux, très délicat". Avant d'ajouter.
"On découvre que cette personne est un terrible pécheur. C'est notre condition humaine."

Le pape argentin dénonce aussi l'aspect systémique du cas de l'Abbé Pierre, quand l'institution religieuse sait mais protège.

On ne doit pas dire : couvrons, couvrons pour que ça ne se voie pas ! Les péchés publics sont publics. Et ils doivent être condamnés. On doit être clairs sur ces choses, ne pas dissimuler, le travail contre les agressions est une chose que nous devons tous faire. Pas seulement contre les agressions sexuelles, mais contre tout type d'abus : l'abus social, l'abus éducatif, changer la mentalité des gens, attenter à la liberté... L'abus est, à mes yeux, une chose démoniaque !

Pape François

Il parle ainsi de honte et pointe du doigt les crimes de l'Abbé Pierre. Pour Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) : "On ne peut sérieusement imaginer une seconde que cela s'est fait à l'insu de tout le monde. Sur une figure aussi connue, aussi publique, aussi repérée, c'est impossible."

Mais il fallait sans doute "protéger la naissance de ce qui allait s'appeler Emmaüs". Plus maintenant, un processus de changement de nom a été enclenché.

Les 300 groupes adhérents seront soumis en décembre prochain à un vote pour le retrait de la mention "fondateur Abbé Pierre" du logo de l'organisation.