VIDÉO. "L'impression d'un bain de nature" : ils ont bravé l'interdiction de baignade dans la Seine

Les images ont fait le tour du monde cet été 2024. Triathlètes, para-triathlètes et nageurs en eau libre étaient de retour dans le fleuve pour les Jeux de Paris 2024, après 100 ans d'interdiction de baignade. Une ébullition autour de la Seine qui a fait quelques ricochets jusqu'à Rouen puisque l'association "Bouillons terres d'avenir" organisait une journée pour promouvoir les baignades urbaines dans la Seine pour tous à Rouen.

Les basses températures ne leur font pas peur. Même sans combinaison, ils n'hésitent pas à piquer une tête dans le fleuve. "La Seine est vivante", crie l'un des téméraires normands. Ils sont trois à baigner dans le bonheur et à avoir bravé l'interdiction.

L'eau est à 18°C, mais ils bouillonnent de plaisir. 

C'est un havre de paix au milieu du bitume. Moi j'ai l'impression que l'espace a surtout été artificialisé mais en fait pas du tout, ça donne l'impression d'un bain de nature. C'est vraiment tout doux.

Un nageur

Et si la baignade dans la Seine est interdite ce jour, c'était une pratique courante chez nous en Normandie jusqu’à l'après-guerre.

Les temps changent, les habitudes aussi mais en ce moment, il y a comme une envie... de renouer avec le Seine. 

Interpeller les institutions 

L'envie de baignade a été remise au goût du jour depuis les jeux olympiques de Paris 2024. Philippe Vue, président de l'association "Bouillons Terres d'Avenir", se bat pour accélérer les choses à Rouen. 

Notre idée, c'est d'interpeller la Métropole et les maires où il y a des rivières qui passent chez eux. Et plutôt que d'interdire la baignade, pousser à travailler avec les organismes d'État ou l'Agence régionale de santé qui contrôle la pollution des rivières pour pouvoir trouver des lieux adéquats et autorisés.

Philippe Vue, président de l'association "Bouillons Terres d'Avenir"

Un pari risqué car les normes sanitaires d'une qualité "eau de baignade" sont très strictes. Déchets en plastique et métaux en tout genre se trouvent actuellement dans la Seine. Des produits chimiques qui débouchent forcément sur de la pollution. 

La réglementation sanitaire, ce sont des paramètres microbiologiques donc ce sont des microbes et des bactéries qui sont issus de nos rejets urbains. L'idée serait de réduire ces rejets pour pouvoir améliorer cette qualité microbiologique et ainsi se baigner en toute sécurité.

Cédric Fisson, chargé de mission au GIP Seine-Aval

Rendez-vous dans 10 ans ?

S'ajoute dans les contraintes, un manque d'aménagement. Se baigner entre le courant et le trafic fluvial relève du parcours du combattant.

Les riverains espèrent donc des zones de baignade sécurisées. Dès qu'une décision politique sera prise, il sera possible de se baigner en toute légalité en Seine-Maritime, d'ici 10 à 15 ans. On a encore le temps de se mouiller la nuque.