Sur le terrain, ils sont des acteurs majeurs dans la recherche de stupéfiants et de billets de banque. Canna fait partie de ces chiens policiers. Nous l'avons rencontrée avec Vincent, son maître, à l'école nationale de police d'Oissel (Seine-Maritime).
Canna tire avec impatience sur sa laisse. Cette chienne Malinois de huit ans a hâte de travailler. Quand elle n’est pas sur le terrain, elle s'entraîne quotidiennement avec Vincent, son maître-chien, à l'école nationale de police d'Oissel, en Seine-Maritime.
À l’intérieur d'une voiture, Vincent a dissimulé deux sachets de cocaïne. Canna n'hésite pas. Elle saute sur les sièges et démarre ses recherches, museau grand ouvert. 20 secondes plus tard, la chienne trouve la cache où la drogue était dissimulée. Son maître la félicite oralement et à grand renfort de caresses.
"Notre travail est axé sur le jeu"
La formation officielle des chiens policiers démarre quand ils atteignent un an et demi, deux ans, mais ils peuvent suivre une préformation, qui ne nécessite pas de travailler avec des substances. " Ça peut être du jeu parce que notre travail est axé sur le jeu. Dès trois mois, on peut donc commencer à travailler sur des recherches de petites balles par exemple. Cela habitue le chien à chercher et l'automatise au travail avec son harnais ", détaille Vincent, conducteur cynotechnicien en recherche de stupéfiants.
Ça peut aussi être de la sociabilisation, ce qui est très important. Notre travail, c'est d'aller chez les gens, dans des conditions pas toujours faciles. Donc si on a un chien qui est agressif, ça amène des tensions supplémentaires.
Vincent, conducteur cynotechnicien en recherche de stupéfiants
Canna est capable de détecter du cannabis, de l'héroïne, de la cocaïne et même l’encre des billets de banque. Le Malinois peut flairer jusqu’aux molécules les moins odorantes. " Il faut savoir lire son chien. Pour moi, c'est essentiel, c'est 80% du travail. Il faut savoir détecter ce que fait son chien : ça peut être un coup de nez, un regard… Il faut aussi savoir si ce qu'il a détecté est un animal ou du produit. En revanche, je ne peux pas savoir de quel produit il s'agit ", explique Vincent.
Efficacité et gain de temps
Canna et ses collègues à poils sont indispensables à la police pendant les opérations anti-stupéfiants sur le département. "La semaine dernière, lors du démantèlement d'un point de deal sur les quais bas rive gauche, [à Rouen, ndlr], il y avait plusieurs dealeurs à différents endroits. Elle a réussi à trouver les sept ou huit caches. Il y avait des choses planquées dans des arbres, des trous de mur, sous terre… Et elle a tout trouvé sur 500 mètres de recherches. En un quart d'heure, tout était fait. C'est d'une efficacité redoutable et c'est aussi un gain de temps ", souligne le maître-chien.
90 % des chiens de la police sont des Malinois. Cette race a su démontrer ses nombreuses aptitudes. "En termes de tonicité, de concentration, et de motivation, ça reste l'une des races les plus performantes, qui ne se fatigue pas dans le temps. Même en vieillissant, ils sont toujours aussi performants, motivés et fiables ", appuie Vincent.
Au travail comme dans la vie, l’animal et son maître sont inséparables. Canna vit avec Vincent depuis toujours. " Ce petit regard qu'elle me donne, c'est une complicité entre nous. Elle sait qu'on va jouer. Ce n'est pas une obligation. Elle est contente de le faire. Et moi aussi ", se réjouit le maître-chien. Canna est le troisième et dernier chien de recherche stupéfiants de Vincent. Lorsqu'il quittera la police dans quelques années, il l'emmènera avec lui.
Avec Eléa N'Guyen Van-Ky / FTV