Ce mercredi, le gouvernement a annoncé la mise en place d'amendes automatisées pour les véhicules les plus polluants qui passeront par des zones à faible émission (ZFE), d'ici à 2024. En clair, des caméras verbaliseront les conducteurs rentrant en ville avec un véhicule non autorisé. Un fait nouveau pour les Français mais relativement ancien pour certains de nos voisins européens.
C'est une nouveauté pour les Français qui fait débat mais qui semble en avoir convaincu plus d'un à l'étranger. Les zones à faible émission existent bel et bien chez nos pays voisins sous d'autres noms mais où la formule change à peine.
Nous avons choisi de nous concentrer sur deux villes : Milan et Londres.
Pour nos amis britanniques, le dispositif est en place depuis 2003 alors que pour la ville italienne, c'est un peu plus récent, cela remonte à 2008.
Une double réglementation
En réalité, c'est une double réglementation qui a pris place dans les deux villes. A l'entrée d'abord, vous devez passer un péage urbain avec un prix fixe : 15 livres (un peu plus de 17 euros) pour Londres, 5 euros pour Milan.
La deuxième règle quant à elle, concerne les véhicules polluants. Un classement est établi à l'image de nos vignettes Crit'Air. Chez nos voisins anglais, le discours est simple : si vous polluez, vous payez. Une taxe journalière s'ajoute ainsi au péage. En Italie, c'est une interdiction pure et simple. Si vous êtes en infraction, vous recevez une amende et il semble difficile de passer entre les mailles du filet, les caméras de surveillance sont aux aguets. Elles permettent de scanner chaque plaque d'immatriculation et vérifient ainsi si vous êtes en ordre ou non. Le même type de caméras est souhaité en France d'ici à 2024.
Un système efficace contre la pollution ?
Si l'on se base sur des études réalisées dans les deux villes, il semblerait que ce contrôle de la circulation aurait un impact positif sur la pollution. A Londres, ce sont 29% de dioxyde d'azote en moins qui ont été observés, six mois après la mise en place du dispositif. A Milan, on relève 40% en moins de carbone.
D'après Alphonse Coulot, membre d'un groupe de réflexion sur les mobilités urbaines, il semblerait que ces mesures soient très bien acceptées par la population locale.
Ce qui fait la différence, c'est que la plupart des recettes des péages urbains sont réinjectées dans les transports en commun. Alors certes, c'est très cher et comme le débat des ZFE en France, vous avez des sujets d'égalité sociale entre les habitants mais en contrepartie vous voyez par exemple un réseau de bus qui se développe.
Alphonse Coulot, chargé d'étude Mobilités, La Fabrique de la Cité
Pourtant, lorsqu'une équipe de France Télévisions s'était rendue à Londres, les habitants ne semblaient pas forcément partager cet avis. La résignation prenait alors le dessus.
Malgré tout, des enseignements peuvent être tirés.
Quelles leçons ?
En premier lieu, la transparence semble indispensable, tout comme une main tendue vers les Français. Le réinvestissement des recettes dans des alternatives viables de mobilité semble être une piste, avec le développement des réseaux de transports en commun. Autres pistes inspirantes : la concertation avec les habitants en amont des réglementations ainsi que des aides financières adaptées et conséquentes pour éviter toute exclusion sociale.