RUGBY Coupe du Monde. 5 choses à savoir sur Gabin Villière, le Normand du XV de France

La coupe du Monde de rugby débute ce vendredi par un duel très attendu et alléchant entre la France et la Nouvelle-Zélande. Un Normand occupera l'aile gauche des Bleus : Gabin Villière. Originaire de Vire, passé par le Rouen Normandie Rugby, voici 5 choses à savoir sur l'homme au casque rouge.

À 27 ans, Gabin Villière s'apprête à disputer sa première coupe du Monde. Devenu un élément clé du XV de France dès ses premiers pas à l'automne 2020, le rugbyman né à Vire (14) a emprunté un parcours tortueux avant de parvenir au haut niveau. Passé par le monde amateur, révélé par le rugby à 7, il est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs ailiers du monde, alors qu'il n'était pas formé pour évoluer à ce poste.

Gabin Villière était un des meilleurs joueurs du rugby à 7 au monde

Gabin Villière commence le rugby dans le club de sa ville de naissance, à Vire. Il y reste jusqu'à sa majorité avant d'être recruté par le Stade Rouennais. Inscrit en STAPS, le Normand évolue d'abord avec les équipes de jeunes avant de débuter avec l'équipe première en 2015. Après une saison d'adaptation (10 matchs, 5 essais), il explose lors de l'exercice 2015-2016 (23 matchs, 26 essais). Les clubs pros lui font les yeux doux, mais Villière préfère rester à Rouen et se spécialiser dans le Rugby à 7. Rapidement sélectionné en équipe de France, il devient un des meilleurs spécialistes de la planète, au point d'être élu meilleur joueur du Tournoi de Hong-Kong en 2019, une première pour un Français. 

Gabin Villière a été manutentionnaire et préparateur de commandes

Avant de percer à Rouen et de devenir un joueur de Seven reconnu, Gabin Villière est passé par la case semi-pro. En 2013, alors en Fédérale 2 avec le Stade Rouennais, il arrondit ses fins de mois en effectuant quelques piges en intérim. "À l’époque, nous avions un partenariat avec le club, qui nous envoyait régulièrement des joueurs", raconte Céline Faou, assistante d'agence chez Proman. "Gabin Villière a travaillé quelques jours pour nous, il faisait notamment de la distribution de conteneurs poubelles chez les particuliers, et aussi du déchargement de placo sur des chantiers".

Dix ans plus tard, à l'aube de la Coupe du Monde, le Normand vient de signer un partenariat avec son ancien employeur pour devenir ambassadeur de Proman le temps de la compétition. "PROMAN m’a soutenu de mon premier job à Rouen à ma sélection en Equipe de France. Nos parcours se ressemblent (...) Ensemble, nous prouvons que le travail et la persévérance peuvent nous mener loin !" 

Gabin Villière est devenu ailier par défaut

Autre particularité du parcours de formation de Gabin Villière, il n'a pas toujours évolué au poste d'ailier. En 2016, lorsqu'il arrive dans l'effectif de l'équipe première à Rouen, il est demi de mêlée. Pourtant, rapidement, Richard Hill, son entraîneur de l'époque le déplace sur le côté du terrain. "Quand il est arrivé au club, il ne savait pas passer, il ne pouvait pas jouer au pied. Ce n'était pas vraiment la position idéale pour lui", se rappelle Hill dans un article de La Nouvelle République des Pyrénées. "On l'a mis au centre mais il n'avait pas les qualités pour ça non plus donc on l'a collé à l'aile". Aujourd'hui, la France du rugby salue et remercie la clairvoyance de l'ancien international anglais. 

Gabin Villière a bien failli ne pas jouer la Coupe du Monde

Bien installé dans le XV de France de Fabien Galthié, Gabin Villière est pourtant passé à deux doigts de ne pas disputer le mondial français. Le 27 mai 2022, il se blesse sérieusement à la cheville après un quart d'heure de jeu lors de la finale du Challenge européen, perdue face à Lyon (30-12). S'ensuit alors un an de galère et de pépins à répétition. Victime de deux fractures du péroné coup sur coup, il se blesse à la main alors qu'il vient juste de reprendre la compétition. Opéré trois fois, il entame une course contre-la-montre pour revenir avant la fin de la saison pour prétendre à une place dans la sélection tricolore pour la Coupe du Monde en France. Encore un objectif atteint.

L'histoire derrière son célèbre casque rouge

Impossible de portraitiser Gabin Villière sans évoquer le célèbre casque rouge dont il ne se départit jamais lors des matchs. Dans l'histoire du XV de France, il n'est pas le premier à arborer cet élément de protection, mais il pourrait bien devenir le plus célèbre. A l'origine de cet équipement devenu fétiche, sa maman. "À l’université, j’avais pris un gros coup à la tête. Dans la foulée, ma mère m’avait acheté un casque. J’avais dit que je ne le porterais jamais. Finalement, je l’ai mis. Et je ne l’ai plus quitté, a-t-il confié au blog RCT.

Au départ réfractaire, l'ailier toulonnais s'est laissé convaincre par les avantages du casque. "Ça m’apporte un sentiment de sécurité, ça me protège le cuir chevelu. Je m'y suis habitué, ce serait difficile de faire sans maintenant, même si parfois, il fait très chaud là-dessous". Quant à la couleur rouge, elle revêt surtout un intérêt pour ses proches. "Ça permet à mes parents et à mes grands-parents de me suivre plus facilement sur le terrain". 

Ce vendredi, face aux All Blacks, les Bleus évolueront en blanc, mais sur nos écrans, il sera impossible de manquer la puce hyperactive au casque rouge.