Tour de Normandie. Revancharde, Gladys Verhulst-Wild débarque "le couteau entre les dents"

Battue pour une seconde par Cédrine Kerbaol lors de l'édition 2023 du Tour de Normandie, Gladys Verhulst-Wild est revancharde. Si la victoire finale n'est pas son objectif de base, la Normande entend bien briller encore une fois sur la course de sa région.

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Gladys Verhulst-Wild sera sans nul doute l'une des coureuses les plus scrutées et acclamées tout au long de la course normande. Avec Marion Bunel, elles ne sont que deux représentantes de la région dans le peloton.

Victorieuse de la première étape de l'histoire du Tour de Normandie Femmes, l'an dernier à Bagnoles-de-l'Orne, la native de Rouen entend bien peser sur la course du 14 au 17 mars. D'autant plus que cette année, le parcours emprunte les routes d'entraînement de sa jeunesse. Entretien avec une coureuse ambitieuse, et revancharde. 

Gladys, avec une victoire d'étape et la 2e place du classement général, vous aviez parfaitement réussi votre premier Tour de Normandie. Arrivez-vous dans une forme identique à 2023 ?

 

Franchement, oui. Je pense être dans la même forme que l’an dernier. Lors de la reprise en février, j'ai attrapé un peu froid sur le Tour des Émirats arabes unis, comme beaucoup de filles d'ailleurs. Depuis, j'ai fait de bons entraînements. Je suis rassurée sur ma condition physique, j'arrive en Normandie le couteau entre les dents. 

Même si vous sortez d'une saison compliquée, étant donné vos états de service sur le Tour de Normandie, vous allez avoir une sacrée pancarte dans le dos...

Oui, après le Tour de Normandie, j'ai enchaîné pas mal de pépins physiques, ça avait plombé ma saison. Cette année, j'ai vraiment envie de bien faire. J'ai même envie de prouver encore plus que je peux le faire. J'ai gagné la première étape l'an dernier, fait 4e à Caen, alors forcément, on m’attend quand même un peu au tournant, c’est ça qui est un peu difficile.

Surtout que je suis marraine de l'épreuve cette année. C'est un honneur, ça prouve l'attention que me portent les organisateurs, c'est cool. On sait plus ou moins qui je suis, c'est flatteur. Il y a une aussi une sollicitation plus importante que sur les autres courses, de la part du public et des médias mais c'est bien, c'est ce que j’aime. Avec Manon Bunel, on sera deux normandes. C'est normal que l'on réponde présent à l'épreuve de notre région. 

Quels sont vos objectifs ? Serez-vous leader de la formation FDJ-Suez ?

Il n'y a pas forcément de leader désigné. On s'est dit qu'on allait faire les deux premières étapes à bloc et qu'on verrait ensuite. Le contre-la-montre pourrait définir pas mal de choses, même si je pense que les écarts ne seront pas trop conséquents. Il n'est pas long, et assez technique. Pour tout vous dire, je n'ai jamais fait de chrono en course officielle, mais j'ai beaucoup bossé la spécialité ces dernières semaines.

Je ne veux pas être ridicule, je veux essayer de sortir une performance personnelle pour ne pas être très loin dans le jeu dès jeudi soir. Je ne vise pas le général dès maintenant, on fera les comptes jeudi. Après, je suis de Rouen et une étape arrive à Pavilly. Je crois qu'il n'y a pas de dessin à faire : j'aimerais m'y imposer. 

Comment voyez-vous la course se dérouler ? 

Déjà, ça ne se jouera pas aux bonifs comme l'an dernier je pense. En tout cas, je l'espère. Ma victoire sur la première étape avait rendu la course cadenassée. J’ai eu le maillot dès le premier jour, on ne pouvait plus rien faire. Ça a rendu la course triste. Il n’y avait pas eu d’opportunités, pas d’action. Ce sera sans doute différent cette fois, le chrono va déjà écrémer le peloton et puis il y a plus d'équipes World Tour aussi : Visma, Lidl-Trek, DSM, Uno-X... Toutes auront des objectifs. 

Ensuite, le tracé des étapes est aussi plus exigeant. Notamment la dernière. Juste avant la période du Covid-19, j'avais emménagé à Caen. La Suisse Normndie, c'étaient mes routes d'entraînement, je sais à quoi m'attendre, que ce sera dur. Après, ça arrive en début d'étape, il peut se passer tellement de choses, ça dépendra surtout de l'équipe qui aura le maillot jaune. Ça peut finir en peloton comme en grappe de dix coureuses à l'arrivée. 

L'an dernier, il vous a manqué une seconde pour remporter le Tour de Normandie. Dans un coin de votre tête, il y a l'idée de prendre une revanche cette année, non ?

Ça fait un an, la frustration est évacuée, mais je ne vais pas mentir, ça a été dur à gérer l’an dernier. J’ai eu un petit coup de moins bien pendant quelques jours. Perdre pour une seconde... Mais bon, j’ai quand même gagné une étape, terminé 2e d'une autre, j'ai eu le maillot vert : l’objectif était déjà bien rempli. 

Vainqueure de la dernière étape à Caen l'an dernier, la Belge Shari Bossuyt vous avait privée de la victoire finale au classement général. Elle a depuis été suspendue pour un contrôle antidopage positif. Espérez-vous récupérer le titre de lauréate du Tour de Normandie 2023 ?

Je pense que si ça avait dû se faire, ce serait déjà le cas. Franchement, je ne sais pas où ça en est. Je crois qu'en cas de déclassement pour dopage, c'est l'organisateur qui décide de modifier ou non son palmarès. Ça ne m'a pas l'air d'être dans les plans des dirigeants du Tour de Normandie. 

De toute façon, ça n'enlèvera pas ma déception de l'an dernier. Et puis, gagner comme ça, longtemps après, ça n'aurait pas vraiment de saveur. Même si on me redonnait le titre maintenant, je ne pourrai jamais vivre l'émotion du podium, de la remise du maillot et du trophée. Tant pis, c'est comme ça.

Toute l'actualité du Tour de Normandie est à suivre avec France 3 Normandie, sur internet, et aussi dans les journaux télévisés ICI 12-13 (dès 12h24) et ICI 19/20 (dès 19h15).  

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