Au large du Tréport, des pêcheurs ont bloqué, mardi 21 juillet 2020, un navire hydrographique venu sonder les fonds marins dans le but de construire un parc éolien en pleine mer.
Situation tendue au large du Tréport. Une quinzaine de chalutiers a largué fumigènes et projectiles sur un navire hydrographique, mardi 21 juillet 2020, empêchant ainsi sa progression.
Ce dernier était là pour explorer les fonds marins avant l'implantation d'un parc éolien entre Dieppe et Le Tréport (Seine-Maritime).
Une action pas forcément du goût de tous les pêcheurs, comme l'explique Olivier Becquet, membre de la coopérative des pêcheurs du Tréport.
Tous les pêcheurs ne sont pas des bandits. Alors il y a peut-être eu un geste malheureux ou incontrôlé sur le navire, mais pas forcément volontaire. Maintenant, il semble que cet acte malheureux a fait réagir immédiatement.
Pour autant, il reconnait que l'installation du parc éolien n'est pas une bonne nouvelle pour le milieu de la pêche.
"L’espace qui est là entre Dieppe et Le Tréport, c’est l’espace le plus riche de la Manche-est. Si on met un chantier industriel… tout ce milieu est dévasté ! Jusqu’au bout, on va empêcher le navire de travailler. Dès qu’il va revenir, les gars vont revenir et ils vont l’emmerder, et puis c’est tout."
Un projet pour la fin 2023
Deux campagnes d'exploration des fonds marins avaient été programmées cet été. Après concertation avec les pêcheurs, la seconde, prévue au mois d'août, avait été annulée.
On a fait le choix de garder la campagne la moins dérangeante à la fois pour le milieu et les activités de pêche, c’est un effort de notre part. Les actions violentes qui ont été menées à l’encontre du navire d’étude et de son équipage, pour nous, elles sont inacceptables. Il est inacceptable de mettre en danger la vie d’autrui.
Au total, le projet de 62 éoliennes doit produire l'équivalent de la consommation d'électricité des 2/3 des habitants de Seine-Maritime. Le champ éolien doit en principe voir le jour à la fin de l'année 2023.