Des rassemblements citoyens et républicains se sont tenus partout en France ce lundi 3 juillet à midi, à l'appel de l'association des maires de France, pour faire front contre les violences et les pillages de ces derniers jours. Pour dénoncer aussi les agressions d'élus. À Rouen, le Havre, ou Evreux, élus et citoyens étaient bien présents.
Des centaines de personnes ont répondu présents en Normandie à l'appel de l'association des maires de France, qui avait invité citoyens et élus à se rassembler partout en France devant les édifices républicains. Il s'agissait de dénoncer les violences urbaines de ces derniers jours, et les agressions dont ont fait l'objet un certain nombre d'élus, notamment l'attaque brutale à la voiture bélier samedi soir du domicile du maire de l'Haÿ-les-Roses, qui a fait deux blessés.
À midi, la sirène a retenti devant les mairies qui participaient à cette mobilisation civique. Les élus ont ensuite pris la parole.
À Rouen ce midi, une centaine de personnes se sont retrouvées devant la mairie. Des citoyens et de nombreux élus, de tout bord politique. Le maire PS Nicolas Mayer-Rossignol a répondu à cette occasion aux questions de France 3 Normandie. "Aucune violence n'est acceptable. Nous demandons le calme et la justice. La justice pour Nahel et sa famille d'abord. Il y a eu un jeune homme de 17 ans qui est mort et ça, c'est intolérable. Et puis l'arrêt des violences parce que les violences ne résolvent rien. Nous devons le respect à nos commerçants, nous devons le respect à tous nos quartiers. Les premières victimes de ces violences, ce sont les habitants des quartiers eux-mêmes. Enfin, nous devons le respect à tous nos élus, on ne le dit pas assez, mais les élus s'engagent, en fonction de leurs convictions, pour les autres".
Une république qui rassemble
Ces rassemblements vont bien au-delà des clivages politiques. Lutter contre les violences est un enjeu de la République, et la République doit rassembler, inclure, et non pas diviser, rappelait aussi le maire de Rouen. En se gardant bien d'opposer les uns aux autres. "Tout le monde peut jouer son rôle par son civisme".
À Evreux, les élus se sont rassemblés devant l'Hôtel d'agglomération, qui fut la cible d'une tentative d'incendie dans la nuit du 28 au 29 juin. Driss Ettazaoui (Modem), adjoint au maire d'Evreux Guy Lefrand et vice-président de l'agglomération, multiplie les contacts pour, dit-il, rétablir la paix dans les quartiers. "Ce n'est pas seulement une réunion des maires aujourd'hui, c'est une communion nationale entre les élus locaux et leurs administrés... Les policiers comme les élus locaux incarnent l'autorité, ils incarnent l'ordre républicain, et dès lors que vous portez ces symboles, vous devenez une cible privilégiée, pour un certain nombre de personnes, pour cette minorité délinquante, il s'agit de mettre à mal la République et celles et ceux qui en portent le flambeau". "Dans un premier temps, on a pu imaginer qu'il s'agissait d'une révolte sociale, a poursuivi l'élu, mêlée d'un sentiment d'injustice et de colère par rapport à l'évènement tragique du jeune Nahel. Et puis très rapidement, on a plongé dans autre chose, une opportunité délinquante".
Au Havre, près de 150 personnes se sont rassemblées sur le parvis de l'hôtel de ville, où le maire Edouard Philippe a pris la parole, pour rappeler le respect dû aux institutions démocratiques. "Qui que nous soyons, et quelles que soient nos convictions, nous sommes fondamentalement attachés à certaines choses, et nous voulons le rappeler calmement et fermement. Nous sommes attachés à nos institutions... et elles placent la commune, la municipalité, le conseil municipal, le maire, au cœur de la vie locale. Et, rien ne justifie jamais ni les désaccords, ni la colère, ni la tension".
La plupart des rassemblements citoyens en soutien aux élus se sont terminés par un chant collectif de la Marseillaise, comme ici au Havre.