Près de 500 personnes se sont rassemblées ce samedi soir 1er juillet à Val-de-Reuil dans l'Eure, pour dire non à la violence. Des habitants, des élus, des associations rejetant sans appel le comportement des casseurs, et proposant une réponse fraternelle et solidaire.
"Nous, ce que l'on veut c'est Val-de-Reuil forte, c'est Val-de-Reuil puissante, c'est Val-de-Reuil respectée, c'est Val-de-Reuil écoutée. Et il est clair qu'avec ces gens-là - les casseurs - il y a moins d'entreprises qui viennent, moins d'habitants, moins de logements. Ce qu'ils veulent c'est la ruine et la fin. Nous, on veut montrer un autre visage. Et je voulais vous remercier d'être là." Le maire de Val-de-Reuil Marc-Antoine Jamet a pris la parole ce samedi soir 1er juillet sur la place des Chalands, devant une assemblée d'hommes et de femmes révoltés par les violences, et bien décidés à prouver qu'il existe une alternative à la colère. Après trois nuits d'émeutes dans la ville, il fallait reprendre la main, et ne pas laisser une jeunesse insurgée dicter violemment sa façon de penser à toute la communauté.
Le maire a également rappelé qu'aucun jeune ne devait mourir dans de telles conditions. "Un jeune ne peut pas mourir et recevoir une balle en plein cœur, un jeune doit vivre. Ce qui s'est passé est anormal, inexcusable et inexplicable". Mais une ville et ses habitants ne doivent pas être la proie de quelques-uns non plus. Marc Antoine Jamet a rappelé les exactions commises les nuits précédentes : le pillage d'une ressourcerie (49 euros de butin), la destruction d'une pharmacie, "une pharmacie détruite ce n'est pas une révolte, c'est de l'imbécilité", un jardin sportif, et la maison des Jeunes et des Associations. Vaines violences qui privent toute une population de ses biens.
Le maire de Val-de-Reuil était entouré hier soir d'autres élus de l'Eure : l'ensemble du conseil municipal, le député socialiste Philippe Brun, Richard Jacquet maire de Pont de l'Arche, Janick Léger maire de Léry et Florence Lambert, la maire de Pîtres. Philippe Brun a pris la parole, rappelant l'importance de rester unis à tout prix.
Nous ne devons pas céder au ferment de la division. Ce serait donner une victoire à ceux qui ne visent aujourd'hui que le désordre et la guerre civile.
Philippe Brun, député socialiste de l'Eure
Le député a évoqué cette ville de 12700 habitants, qui parvient malgré les difficultés, à mettre en place cette idée du vivre-ensemble. "Nous croyons dans le vivre-ensemble, nous croyions en Val-de-Reuil, qui est la meilleure preuve que l'on peut vivre dans une ville où 62 nationalités coexistent, dans une ville où les inégalités existent mais où chacun se respecte, dans une ville où le chômage existe mais où l'entraide, le dialogue, et où la solidarité existe, ainsi que les valeurs d'humanité et de fraternité. Voilà le message qu'il faut répandre".
Après ce rassemblement, Val-de-Reuil a connu sa première nuit de calme depuis plusieurs jours.