Vencorex menacée de fermeture : les salariés manifestent pour que "l'Etat prenne ses responsabilités", Sophie Binet attendue sur place

Des salariés de Vencorex se sont réunis lundi soir devant la préfecture de l'Isère pour demander l'intervention de l'Etat sur la reprise de la plateforme chimique. En redressement judiciaire, l'entreprise n'a reçu qu'une offre de reprise proposant un maintien partiel de l'activité, avec 25 emplois sauvegardés sur 450.

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Pancartes et drapeaux en main, une cinquantaine de salariés de Vencorex se sont rassemblés lundi 4 novembre en fin de journée devant la préfecture de l'Isère, à Grenoble. Après 13 jours de grève, les leaders syndicaux ont appelé à la mobilisation pour alerter sur l'avenir toujours incertain de la plateforme chimique de Pont-de-Claix.

"Les salariés ont œuvré pour maintenir cette plateforme qui, depuis des années, est en déclin. L'objectif, c'est de défendre l'ensemble des emplois. (...) On veut discuter avec l'Etat, par le biais de la préfecture, pour qu'ils se mouillent et qu'ils viennent nous aider dans ce dossier", demande Philippe Gaude, délégué syndical CGT à la plateforme chimique.

Après le placement en redressement judiciaire de Vencorex le 10 septembre dernier, une seule offre de reprise a été déposée par le chinois Wanhua via une filiale hongroise. Le groupe propose 1 million d'euros pour reprendre l'activité des tolonates, un dérivé des isocyanates, et seulement 25 salariés sur les 450 de la plateforme chimique.

"Une catastrophe sociale et industrielle"

Une offre jugée insuffisante pour sauvegarder le site et ses productions chimiques - des substances utilisées dans les peintures et vernis industriels, nécessaires au fonctionnement d'usines voisines du sud-grenoblois. Les salariés de Vencorex veulent interpeller l'Etat pour maintenir les quelque 5 000 emplois induits, selon les syndicats, par l'activité de l'entreprise.

"On essaye de sauver (les emplois) par tous les moyens. Malheureusement, on ne maîtrise pas grand chose. On a bloqué la plateforme pour montrer notre détermination. Aujourd'hui, on en appelle à l'Etat pour qu'il prenne ses responsabilités", explique Philippe Gaude.

On aimerait avoir des garanties nous montrant que la démarche est engagée pour sauver l'activité de notre plateforme et de la chimie en aval.

Séverine Dejoux, représentante des salariés et élue CGT au CSE de Vencorex

Des représentants syndicaux de Vencorex ont été reçus en préfecture lundi soir avec la direction du site, des élus locaux et des représentants de l'Etat pour faire un point sur l'avancée du dossier. Un rendez-vous d'autant plus important que le tribunal de commerce de Lyon rendra sa décision mercredi 6 novembre sur la prolongation de la procédure de redressement de l'usine, ou son éventuel placement en liquidation judiciaire.

"On sait que les politiques locaux nous soutiennent, mais on aimerait avoir des garanties nous montrant que la démarche est engagée pour sauver l'activité de notre plateforme et de la chimie en aval. On sait que ça va être une catastrophe sociale et industrielle bien au-delà de Pont-de-Claix", alerte Séverine Dejoux, représentante des salariés et élue CGT au CSE.

Une nouvelle mobilisation pour la plateforme chimique est prévue le 7 novembre avec la visite annoncée de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. Mais les salariés de Vencorex demeurent suspendus à la décision de justice. Une étape décisive pour l'avenir du site, de ses salariés et de l'industrie chimique du sud-grenoblois.

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