"Pas d'interdiction sans solution" : les agriculteurs attendent des mesures urgentes de leur ministre pour augmenter leurs revenus et pallier leurs difficultés

Attendue de pied ferme par les agriculteurs, la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, débute ce lundi soir 4 novembre une visite dans l'Aude où elle recevra les représentants des syndicats de la profession dans un contexte tendu. Le point sur leurs attentes.

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"On vient avec des mesures concrètes à mettre en place à court terme", lance Léo Gasc, co-président des Jeunes agriculteurs de l'Aude qui rencontrera, avec les représentants des autres syndicats, Annie Genevard, ce lundi 4 novembre 2024. Après le Tarn, la ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt se déplace dans l'Aude, à Castelnaudary. Elle y effectuera une première étape à la coopérative Arterris en toute fin de journée avant de se rendre sur une exploitation viticole à Fabrezan. 

Des aides urgentes

Sous pression d'une nouvelle mobilisation des agriculteurs, à l'appel de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs qui pourrait débuter le 15 novembre étendue à toute l'Europe, la membre du gouvernement devra rapidement proposer des solutions concrètes. "On n'attend pas que des paroles, mais aussi des actes ! Sans ça, on se remobilisera", martèle Léo Gasc.

Des mesures qui visent à "ramener du revenu" pour les professionnels du secteur. Elles concernent la production de céréales, la viticulture, l'élevage, en proie à de lourdes difficultés. "On propose par exemple le retour de traitements pour les céréales. Cela fait deux trois ans qu'ils sont interdits, or les blés sont atteints d'un virus transmis par la cicadelle (un insecte, NDLR). Conséquence, la plante se dessèche au printemps", pointe l'éleveur ovin également horticulteur.

On a eu énormément de perte sur des semis d'orge ou de blés durs dans le Lauragais. Conséquence, faute d'avoir pu fournir en production, les semenciers sont allés acheter ailleurs. Nous ce que l'on veut, c'est pas d'interdiction sans solution, sinon il n'y aura plus de céréales en France.

Léo Gasc, co-président des JA de l'Aude

Les JA seront aussi porteurs de revendications sur l'eau : "On demande la création de moyennes et petites retenues, qu'elles soient facilitées et financées. Et nous demandons surtout que l'eau utilisée pour l'agriculture soit priorisée après l'eau potable, mais avant l'eau utilisée par le secteur du tourisme."

Au chevet de la viticulture

À Fabrezan, ce mardi 5 novembre, le syndicat des vignerons de l'Aude viendra lui aussi faire le point sur plusieurs dossiers à l’issue d’une vendange historiquement faible. "On est à 2,5 - 2,6 millions d'hectolitres collectés, c'est la plus petite récolte jamais réalisée de l'histoire de l'Aude", souligne Frédéric Rouanet, son président. L'organisation syndicale demandera comme d'autres des aides d'urgence pour soutenir les trésoreries, l'exonération de MSA, mais aussi une réforme du système assurantiel. Il sera également question des problèmes d'irrigation ou encore du "montant des enveloppes d'arrachage". 

"Il faut aussi donner un peu d'espoir aux jeunes qui s'installent ou viennent de s'installer", insiste Loïc Escourrou, coprésident des JA de l'Aude, viticulteur à Canet-d'Aude qui accuse 20% de perte. "Je ne sais pas comment certains vont se remettre de cette récolte avec des emprunts plus élevés et des charges plus lourdes. Beaucoup de mes amis sont au bout de leur vie. Faute d'avoir pu bénéficier de terre irriguée, ils n'ont pu garantir leurs revenus."

La colère n'est pas loin

La colère n'est pas facile à contenir. Ce lundi matin, des agriculteurs ont mené une opération "balance ta grande distribution"  en changeant les étiquettes des bouteilles de vin vendues dans une grande surface du Gard.   

A lire : EN IMAGES. Opération "balance ta grande surface" : des viticulteurs entrent dans un grand magasin et ciblent les bouteilles de vins

Aucun comité d'accueil n'est pour l'instant prévu. Les syndicats attendent de découvrir les annonces de la représentante du gouvernement Barnier, déjà en visite dans les Pyrénées-Orientales il y a quelques jours. "Elle avait dit qu'elle reviendrait dans l'Aude, elle tient parole, on attend de voir avant de se positionner", précise le président du syndicat des vignerons du département. 

"Le but c'est qu'elle soit bien reçue après on verra", prévient à son tour Léo Gasc des JA de l'Aude.

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