Siné, 87 ans, une des figures du dessin satirique français, depuis les années 60, ex-pilier de Charlie Hebdo, est mort ce jeudi matin. Il était venu en Normandie, à Caen, en septembre 2015, à l'occasion des rencontres des dessins de presse. Nous l'avions rencontré à cette occasion.
"Mourir ? Plutôt crever !": sa devise sarcastique est déjà gravée sur sa tombe au cimetière du Montparnasse, ornée d'un cactus en forme de doigt d'honneur. Et il a préparé le dessin d'humour annonçant sa mort.
"Foutre la merde"
Au mémorial, à Caen, en septembre 2015, il avait évoqué le fait qu'il aimait tout particulièrement "foutre la merde,on espère qu'il sorte des fleurs de ce joyeux bordel".Pas "Charlie"
Cet "anti-tout", inlassable indigné, qui se moquait de toutes les autorités, était connu pour ses dessins au vitriol, mais aussi ses délicieux croquis de chat.Après plus de 20 ans à Charlie Hebdo, il en avait été licencié en 2008 par le directeur de la publication Philippe Val, à la suite d'une chronique où Siné ironisait sur une éventuelle conversion au judaïsme de Jean Sarkozy.
Depuis son licenciement de Charlie Hebdo en 2008 pour antisémitisme, il faisait cavalier seul avec sa propre revue, Siné Mensuel, l'une des nombreuses créées au cours de sa longue carrière.
D'ailleurs, à Caen, il nous avait confié ne pas être du tout "Charlie": "c'est un faux phénomène, des millions de gens, avec des "je suis charlie" dans les rues, ca voulait rien dire."
Siné était l'un des derniers représentants de cette génération de grands caricaturistes des années 70 politiquement incorrects, réunis autour de Charlie Hebdo, comme Reiser, mort en 1983, ou encore Wolinski et Cabu, assassinés en janvier 2015 dans l'attentat contre le journal.
En 2015, au Mémorial, il affirmait: "j'ai l'impression que la vie s'est arrêtée après après 68. Tous mes espoirs ont été déçus. La révolution, j'y crois plus du tout." Comble de l'ironie pour cet anticlérical notoire, l'homme s'est eteint, le jour de l'Ascension.
Depuis son licenciement de Charlie Hebdo en 2008 pour antisémitisme, il faisait cavalier seul avec sa propre revue, Siné Mensuel, l'une des nombreuses créées au cours de sa longue carrière.
D'ailleurs, à Caen, il nous avait confié ne pas être du tout "Charlie": "c'est un faux phénomène, des millions de gens, avec des "je suis charlie" dans les rues, ca voulait rien dire."
Un déçu de 68
Siné était l'un des derniers représentants de cette génération de grands caricaturistes des années 70 politiquement incorrects, réunis autour de Charlie Hebdo, comme Reiser, mort en 1983, ou encore Wolinski et Cabu, assassinés en janvier 2015 dans l'attentat contre le journal.En 2015, au Mémorial, il affirmait: "j'ai l'impression que la vie s'est arrêtée après après 68. Tous mes espoirs ont été déçus. La révolution, j'y crois plus du tout." Comble de l'ironie pour cet anticlérical notoire, l'homme s'est eteint, le jour de l'Ascension.