Ecoles, collèges et lycées ont dû fermer leur porte ce lundi 5 avril et pour trois semaines au moins. Une décision claire à l'inverse de ce qui a été annoncé pour les assistantes maternelles. Fermeture imposée puis ouverture autorisée. Pour les professionnelles concernées, c'est le grand flou.
Alors que dans un premier temps, les services de Matignon avaient indiqué que les assistantes maternelles ne pourront pas recevoir d'enfants jusqu'à la fin du mois d'avril, l'exécutif a rétropédalé. Pendant, tout le week-end de Paques, les assistantes maternelles n'ont pas su si elles pouvaient accueillir des enfants...
"On a refait tous les plannings un week-end"
Finalement c'est oui ! Les maisons d'assistantes maternelles peuvent accueillir des enfants mais à certaines conditions. D'abord le nombre maximum de bambins dans le même établissement a été abaissé à 10. "Habituellement, nous recevons 12 enfants, mais avec les restrictions nous avons mis en place un roulement", explique Sandrine Dauton, assistante maternelle à Barentin, près de Rouen. Pour s'adapter en seulement quelques jours, Sandrine et sa collègue Valérie ont dû revoir tout leur planning. "Il a fallu annuler certaines gardes. Mais nous devons quand même aider les parents dans ce contexte particulier", reconnait Valérie Fossati.
Si on veut que les soignants puissent travailler, il faut que nous, assistantes maternelles, on soit là pour leurs enfants.
Les enfants sont gardés deux à trois jours par semaine. Et, l'aide des assistantes maternelles leur est indispensable car ils exercent tous des métiers prioritaires. C'est d'ailleurs une autre condition pour faire garder ses enfants. "On se met à la place des parents, c'est un besoin indispensable pour eux, pour aller travailler, souligne Valérie, si on veut que les soignants puissent travailler, il faut que nous, assistantes maternelles, on soit là pour leurs enfants."
Des maisons d'assistantes maternelles fermées après un raté gouvernemental
A Saint-Aubin-lès-Elbeuf, la maison d'assistantes maternelles des "p'tits Schtroumpfs" est restée porte close. Pour les quatre assistantes qui travaillent dans cette structure, les directives ne sont pas claires. Un décret et un guide ministériel publiés dans le week-end se contredisent. Autre point à éclaircir pour les professionnelles des 'MAM' : "l'absolue nécessité de faire garder son enfant" évoquer dans le texte.
Guide ministériel sur la petite enfance
Le Gouvernement recommande aux parents, dans un esprit de responsabilité collective, de ne pas y recourir, sauf en cas d’absolue nécessité.
Alors comment apprécier "l'absolue nécessité" ? "Un parent seul en télétravail va nous dire que c'est de l'absolue nécessité, une maman enceinte va avoir besoin de se reposer et elle nous dira la même chose. Nous que fait-on ? s'inquiète Isabelle Constantin, assistante maternelle aux "p'tis Schtroumpfs", il ne faut pas oublier qu'avec ce décret, si on prend la décision d'ouvrir et qu'il arrive un malheur à un des enfants... Serons-nous couverts par les assurances ?"
Les restrictions qui concernent les assistantes maternelles et les "mini-crèches" dureront au moins jusqu'au 25 avril 2021.