Un collectif d’usagers des trains du sud de la Normandie demande à rencontrer d’urgence les représentants de la région. Ils dénoncent « l’absurdité » des nouveaux horaires de la SNCF.
Les usagers des trains de la ligne Caen-Alençon-Le Mans-Tours et de la Paris-Granville ne décolèrent pas. Dans un courrier adressé à Jean-Baptiste Gastinne, le président de la commission transport à la région, ils alertent sur les nouveaux horaires qui entreront en vigueur le 20 décembre prochain.
Des changements qui semblent en effet ubuesques et qui risquent d’impacter la vie des usagers du train. Exemple avec celui à destination d’Alençon :
« Le matin le train arrivera à 7h55 (au lieu de 7h03 au service actuel) et [celui d’après] à 9h05 (au lieu de 8h37). Pour le premier train, les usagers devront se retourner vers la voiture ou rechercher un autre lieu de travail ; concernant le second horaire, ils seront contraints de prendre le train précédent et de partir plus tôt avec toutes les conséquences qui se répercutent sur la vie professionnelle et familiale. Concernant les scolaires, les familles seront obligées de se tourner vers l’internat ou bien les élèves devront de se lever plus tôt pour attendre près d’une heure avant le début des cours. »
Pour les étudiants qui voudront prendre le train au départ de Caen vers le Mans, ce ne sera plus possible après 18h52. Le train suivant ayant été supprimé, ils devront finir leur journée plus tôt…
30 allers-retours de moins et plus de bus
« Les choix qui ont été faits n’améliorent pas le quotidien des Normands », s’insurge Dominique Rilhac, secrétaire du Collectif citoyen de défense des axes ferroviaires sud Normandie. « Faire arriver un train à 9h05 à Alençon, dans une commune où il y a de l’emploi et des scolaires est une aberration ! On voudrait vider la ligne et les trains que l’on ne s’y prendrait pas autrement ! »
Avec ces nouveaux horaires, selon le collectif, 3940 km de trajets vont été supprimés. C’est 30 allers-retours de moins qu’en 2019. En parallèle, 10 allers-retours en car vont être créés.
Philippe Denolle, le président du collectif, martèle : « En plein débat sur le réchauffement climatique, c’est un scandale ! On supprime des trains et on ajoute 1500 km de trajets en cars, des cars qui vont forcément faire une partie du trajet à vide »
Il y a urgence, selon le collectif, car ces horaires seront validés le 14 octobre prochain. Le collectif citoyen de défense des axes ferroviaires sud Normandie avait déjà rencontré la région le 1er juillet dernier et avait émis des propositions…qui sont restés lettre morte.
« On dénonce ces horaires depuis plusieurs mois mais rien n’a bougé. La région et la SNCF veulent faire des économies à tout prix et finalement on arrive à ce genre de situations »
Les nouveaux horaires sur la ligne Caen-Tours
Inquiétude à la gare d’Argentan
Parmi les gares les plus impactées, il y a celle d’Argentan. Par semaine, ce sont sept dessertes qui doivent être supprimées. Un guichet doit déjà fermer le 1er octobre prochain et une menace pèse sur le second.
Là encore, des cars doivent remplacer les trains :
« Le train du matin au départ d’Argentan vers Caen est remplacé par deux bus dont l’un mettra 50 minutes au départ de St Pierre en Auge au lieu de 18 minutes par le train pour se rendre à Caen, ce qui ne sera pas sans conséquence sur la fréquentation de l’axe. Sollicités par de nombreux élus et des parents d’élèves, les uns comme les autres nous ont fait part de leurs préoccupations et souhaitent que des réponses soient trouvées dans l’intérêt de tous »
Philippe Denolle a déja alerté les élus : « Il faut assurer ces dessertes pour désenclaver ces territoires »
Mécontentements sur la ligne Paris-Granville
Pour les usagers de la ligne Paris-Granville, le constat est aussi amer, selon le courrier.
Le collectif espère obtenir un rendez-vous à la région Normandie avant le 14 octobre. S’ils ne sont pas entendus, les usagers envisagent une journée de mobilisation.« Le nouvel horaire de départ du train à 16h13 ne satisfait personne, même avec un départ de Montparnasse 1. Il ne permet pas à ceux qui se rendent à Paris pour des impératifs divers : réunion, rendez-vous médical, formation … de le prendre. Ils devront donc attendre le dernier train pour rentrer c’est-à-dire 19h.43. »