En cette période de vacances estivales, le ministre des transports a demandé aux sociétés d'autoroute de faire un geste envers les automobilistes, déjà confrontés à la flambée du carburant. Vinci et Sanef ont accepté. Mais sous certaines conditions.
Jocelyne est partie de la Somme ce matin. La grand-mère ramène sa petite-fille à ses parents, dans la région nantaise. "J'ai à peu près 500 kilomètres à faire", explique la retraitée, sur une aire de repos de l'A13, "Je trouve que ça revient relativement cher de prendre l'autoroute avec le péage. En plus, je prends le pont de Normandie qui n'est pas donné non plus. D'habitude, je prends le train. Quand je suis toute seule c'est moins cher. Et moins fatiguant." Quelques mètres plus loin, Bastien arrive lui aussi du nord et transite par la Normandie direction la Bretagne pour un mariage. Ce court voyage, "ça fait quasiment 200 euros l'aller-retour. C'est un budget !", estime le trentenaire.
Si beaucoup comprennent que l'entretien des autoroutes a un coût, le passage au péage est sans doute plus que d'habitude une pilule difficile à avaler, quand le plein du réservoir a fait le vide dans le porte-monnaie. "Pour le peu d'autoroute qu'on prend, ça coûte plus de 10 euros aller, puis 10 euros retour. Donc, au prix du carburant, à un moment, ça fait cher", explique un couple de retraités de Gournay-en-Bray qui se rend régulièrement à Saint-Lô pour rendre à visite à un de leurs parents. Et cette problématique, des millions d'actifs vont la découvrir lors de la parenthèse estivale tant attendue.
Une solution limitée
C'est dans ce contexte que le ministre des transports, Clément Beaune, a demandé dimanche dernier dans les colonnes de nos confrères du Parisien "un geste" aux sociétés d'autoroute. Vinci a été le premier a répondre positivement à cette demande ce lundi. Il a été rapidement suivi par Sanef qui gère, via la Sapn, les autoroutes de Normandie. Les deux entreprises ont proposé une solution similaire pour accorder une ristourne de 10% à leurs usagers, une solution dont les modalités ne sont pas les plus simples qu'il soit. Ce geste commercial ne s'adresse qu'aux détenteurs d'un badge télépéage et aux heureux bénéficiaires de chèques vacances (4,5 millions de Français). Concrètement, il s'agit d'utiliser ces chèques-vacances pour créditer son compte télépéage. Dernière limite au dispositif : un plafond de 250 euros maximum. Soit une ristourne maximale de 25 euros.
Si le ministre des transports s'est félicité de cette annonce, les automobilistes rencontrés ce mardi matin sur l'autoroute A13 eux sont, au mieux, peu convaincus. "Ceux qui ont les chèques-vacances, c'est très bien. Mais ceux qui ne les ont pas, ils font comment ? Baisser le prix des péages, ce serait peut-être bien pour tout le monde", estime le couple de retraités. Cette solution proposée par Vinci et Sanef sera disponible à partir de ce jeudi 14 juillet et jusqu'au 15 septembre.