La commune de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans la Manche, vient de voter en conseil municipal le déploiement de 17 caméras pour lutter contre les incivilités. Après les grandes agglomérations et les villes moyennes, les petites communes se tournent de plus en plus vers la vidéoprotection.
La commune de Saint-Sauveur-le-Vicomte est nichée au coeur du Cotentin, à une trentaine de kilomètres de Cherbourg. Dans ce village de 2.000 habitants, il fait bon vivre et pourtant le conseil municipal a décidé d'installer à la rentrée de sSeptembre 17caméras, dans 9 points du territoire communal.
L'équipe municipale entend lutter contre les petites incivilités qui polluent la vie des habitants chaque année. Vol de fleurs au cimetière, arrêts de bus vandalisés, rodéo nocturne en moto ou en voiture sur le terrain de football, les actes de vandalisme se multiplient. Les vestiges du château, qui datent du 11ème siècle ne sont pas épargnés, avec l'apparition régulière de tags sur les remparts. En 2020, la facture pour la commune a atteint 22 000 euros.
Les projecteurs qui illuminent le château sont régulièrement cassés malgré les protections qui les entourent. Chaque unité coûte plus de deux milles euros, la facture peut vite grimper.
Les dix-sept caméras vont être installées dans des endroits publics, autour du château, mais aussi du coté de la mairie, du stade de football et du cimetière. La facture se monte à 54.000 euros mais le maire refuse de parler de rentabilité. C'est uniquement du bien-être des habitants qu'il s'agit, ce type d'incivilités est inadmissible car ce n'est pas accidentel ajoute l'élu, qui parle de vidéoprotection et récuse le terme de vidéosurveillance.
Des caméras mises en place pour dissuader
Avec l'installation de ces caméras, la mairie espère stopper ou diminuer les actes de vandalisme. Si personne ne surveillera en permanence les rues de la commune, les vidéos pourront être régardées par les gendarmes ou le maire, uniquement à la suite d'un dépot de plainte validé par le procureur.
Les communes rurales de plus en plus tentées par la vidéosurveillance
Ces incivilités qui touchaient il y a quelques années les agglomérations, se sont déplacées dans les villes moyennes et ont atteint aujourd'hui le monde rural. Les villages ne sont plus épargnés et certains font le choix d'installer des caméras vidéos dans leurs rues. Dans la petite commune de Semallé dans l'Orne, il n'y a pas encore de vidéosurveillance. Pourtant, récemment encore, des panneaux indicateurs de "lieu-dit" ont disparu sans raison.
Le maire de cette paisible bourgade proche d'Alençon, fait partie de la commission départementale de vidéoprotection de l'Orne. Une structure composée d'élus et de représentants de la police et de la gendarmerie, chargée sous l'autorité du président du Tribunal de Grande Instance, de valider les demandes de déploiement de caméras présentées par des maires ou des entreprises. Ce type de commission, qui existe dans chaque département, vérifie que les dossiers déposés respectent bien la législation en vigueur. Dans l 'Orne, elle se réunit trois à quatre fois par an et traite à chaque session une quarantaine de dossiers.
Des caméras elles-même sous haute surveillance
Pour avoir le feu vert de la commission, les communes ou intercommunalités qui déposent un dossier doivent se conformer à des règles strictes. Les images doivent être conservées entre cinq et vingt jours maximum, selon le type de demande. Elles doivent être stockées dans un endroit bien précis et ne peuvent être regardées que par des responsables de mairie, gendarmes, policiers ou magistrats.
On ne peut pas installer des caméras n'importe où, un maire ne peut pas faire n'importe quoi. La réglementation est très stricte.
Ces caméras de plus en plus nombreuses dans les communes rurales pour prévenir les actes de vandalisme, servent aussi dans des enquêtes de police ou de gendarmerie pour des faits de délinquance.