Zélie Martin fut dentellière. Une femme active et même chef d'entreprise parfois très proches de ses ouvrières. Une exposition lui est consacrée au musée des Beaux arts et de la dentelle d'Alençon jusqu'au 3 janvier prochain.
Le mot "Fabriquant" porte un s. Le tampon l'atteste. Louis et Zélie Martin fabriquaient de la dentelle à quatre mains. Dans son atelier, Zélie était chargée d'assembler la dentelle. Son mari Louis, horloger, traçait aussi les dessins, car le couple, moderne pour l'époque, formait un duo dirigeant, à la tête de l'entreprise. Un véritable modèle pour l'Eglise.
La voix de Zélie
En 1851, Zélie Martin à tout juste 20 ans quand une voix intérieure lui aurait conseillé de se lancer dans le commerce de la dentelle. A cette époque, le Point d'Alençon est à son apogée. A la première exposition universelle de Londres, il est même sacré : « dentelle des reines et reine des dentelles ». Quant à Zélie Martin, le souvenir de son travail laissera des traces, on point qu'on la surnommera "la fée dentellière".
Louis et Zélie à Alençon puis à Lisieux
Louis Martin et Zélie Guérin se sont rencontrés sur le pont Saint-Léonard à Alençon. Ils se sont mariés un an plus tard, le 12 juillet 1858, à l’Hôtel de Ville, puis le 13 juillet à l’église Notre-Dame. Ils ont donné naissance à 9 enfants, dont 5 filles, toutes devenues religieuses : Marie, Pauline, Léonie, Céline et Thérèse la cadette, plus connue sous le nom de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou encore sainte Thérèse de Lisieux. Louis et Zélie Martin ont vécu pendant 13 ans à l’horlogerie de Louis, située dans la rue du Pont-Neuf et se sont installés au 50 rue Saint-Blaise toujours à Alençon à partir de 1871. En 1877, frappée par un cancer, Zélie Martin décède et Louis Martin choisit alors de déménager avec ses filles aux Buissonnets, dans la ville de Lisieux.
Une exposition en hommage à une femme d'entreprise sous le second Empire
Une exposition est consacrée à Zélie Martin au musée des Beaux arts et de la dentelle d'Alençon jusqu'au 3 janvier prochain. Comme le précise la ville dans son dossier de presse au sujet de la canonisation des époux Martin :"Canonisés en octobre 2015, les époux Louis et Zélie Martin occupent une place remarquable dans l’histoire de la ville d’Alençon et de son patrimoine dentellier exceptionnel, le Point d’Alençon, en tant qu’acteurs de cetteindustrie dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’exposition lève le voile sur la figure d’une femme chef d’entreprise sous le Second Empire. "
Reportage Nicolas Corbard et Damien Migniau
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Johanna Allouch: conservateur du musée des Beaux-arts et de la Dentelle