Ils sont 787 000 personnes dans la région disposant de moins de 1015 euros par mois. Les enfants sont ainsi particulièrement touchés.
Ils habitent les zones rurales et les quartiers prioritaires. La Creuse est le département le plus impacté : 18,6 % des habitants.
Vivre avec moins de 1015 euros par mois, c'est le lot de nombre de Néo-Aquitains, chômeurs, familles mmonoparentales et familles nombreuses mais aussi les retraités, plus souvent au-delà de 75 ans.
Pour ces habitants les plus modestes, 2/3 de leurs ressources proviennent de prestations sociales, allocations chômage et pensions.
Un enfant sur cinq vit dans la précarité
On retrouve dans cette étude un écho au mouvement des gilets jaunes. Les femmes seules ont été présentes sur les ronds-points pour dire leur désarroi. Dans la région, 30% des familles monoparentales sont en situation de précarité. Idem pour les familles nombreuses. Résultat : un enfant sur cinq vit au sein d’une famille pauvre.
Pauvreté en Nouvelle-Aquitaine : Explication de Patrick Hernandez - Directeur adjoint Insee Nouvelle Aquitaine en charge des études
Les jeunes adultes sont également concernés : 1/4 d'entre eux. Après 30 ans, la pauvreté décroît avec l’âge. Une pause car elle remonte pour les 75 ans, particulièrement présents en milieu rural, qui touchent des petites retraités liées à une activité agricole.
Plus de pauvreté dans les zones rurales
La Creuse et le Lot-et-Garonne, départements particulièrement ruraux, reposant sur une activité agricole, sont les plus durement touchés par la pauvreté comme l'indique ce tableau de l'INSEE.
Globalement, les familles pauvres sont très présentes dans les territoires ruraux. Ainsi deux territoires aux limites de la Gironde et du Lot-et-Garonne, la majorité des intercommunalités de la Creuse et les Portes de Vassivière en Haute-Vienne sont particulièrement marqués : un ménage sur cinq y vit avec peu. Ces secteurs ont des points communs : une population âgée plus forte qu'ailleurs et donc des retraités du monde agricole.
Pauvreté deux fois plus présente dans les quartiers prioritaires
Les campagnes mais aussi les villes, ou du moins les quartiers dits prioritaires. Les habitants de ces secteurs défavorisés représentent les deux tiers des personnes pauvres de la région.Pour exemple, le niveau de vie moyen des personnes pauvres dépasse à peine 790 euros mensuels à Limoges Métropole, 805 euros à Bordeaux Métropole et dans la communauté urbaine de Grand Poitiers. Grand Périgueux et Grand Angoulême en font également partie.
Précisément, dans ces secteurs, ce sont des jeunes qui perçoivent peu d'argent, car touchés par le chômage. Les familles nombreuses y sont également plus fortement représentées.
Le poids élevé des retraites : caractéristique principale de la région
La part des pensions et retraites est la plus importante de toutes les régions. Explication : l’attractivité grandissante de la région pour de jeunes retraités et le vieillissement de la population résidente, principalement dans les départements ruraux et touristiques. Mais aussi bien sûr l’importance de l’agriculture et de sa population retraitée.Les retraités plus aisés contribuent à un meilleur revenu moyen des habitants, c'est très net en Charente-Maritime.
Les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Deux-Sèvres et la Gironde ne dépassent pas les 13 %. Ce qui n'empêche pas un fort contraste en Gironde. Plus peuplée, elle abrite la plus grande population pauvre de la région (près de 200 000 personnes) : l’intensité de la pauvreté, comme les inégalités de revenus, y sont très marquées. Des constats largement repris dans le discours des manifestants " Gilets jaunes " ces dernières semaines.
La Gironde : le cas particulier et paradoxal dans la région avec les détails signés Patrick Hernandez - Directeur adjoint Insee Nouvelle Aquitaine en charge des études