Incorrigibles, les Girondins de Bordeaux ! C'est la troisième fois qu'ils reproduisent le même scénario. Face au Losc, ils doivent se contenter d'un score de 1 à 1. Bordeaux reste invaincu en 16 matches.
Les Bordelais ont résisté pendant 75 minutes, et puis, ils ont laisser filer leur rêve de devenir dauphin provisoire de Marseille. Un ultime coup franc de Pedretti pour la tête du défenseur monténégrin (90+3). Fin de l'histoire.
C'est rageant vu la débauche d'énergie employée par les hommes de Francis Gillot. Mais finalement, le nul est logique. Les Lillois ont ultra dominé tout le match, disputé sous un léger crachin.
Obraniak gagnant contre son ancien club
Première surprise à Chaban-Delmas : la présence de l'international polonais Ludovic Obraniak dès le coup d'envoi. Moins de 50 heures plus tôt, il était à Varsovie et jouait un Pologne-Angleterre très soutenu. Hier, face à son ancien club, il était très espéré. Les retrouvailles trop tentantes, et même gagnantes pour Obraniak qui devance Landreau d'une tête plongeante sur une offrande de Mariano pour l'ouverture du score (1-0, 18).
De quoi donner plus de relief encore à une rencontre alerte avec trois grosses occasions signées Kalou, qui ouvre trop sa frappe (11), Payet à la tête mal maîtrisée (17) et surtout Gouffran, qui trouve le poteau de Landreau après s'être débarrassé de Basa (12).
Le Losc garde le monopole du ballon (64% de possession à la pause). Par deux fois, Chedjou se montre décisif dans ses interventions défensives, Kalou, de retour de blessure, très présent (22, 38). Mais les Lillois ont eu du mal à s'approcher de la cage de Carrasso. Et quand ils y parviennent, l'ex-troisième gardien des Bleus a la main chaude comme sur cette frappe de Debuchy après la pause (51).
Domination stérile de Lille
L'emprise reste nordiste, mais stérile face à des Aquitains recroquevillés en +mode Gerland+ (les Bordelais avaient joué hyper-défensifs à Lyon), ce qui a le don d'énerver les visiteurs, notamment Martin, qui évite le carton rouge et bénéficie de la mansuétude de l'arbitre M. Buquet.
Les entrées de Mendes et De Melo ne changent pas grand chose au scénario : le mur de l'Atlantique résiste aux vagues. Mieux, Plasil, sur la première incursion girondine du deuxième acte, est à deux doigts de doubler la mise sans une main ferme de Landreau (73).
Dommage pour les Girondins, bousculés, mais concentrés à l'image de Carrasso qui sort admirablement une frappe de Roux (87). Juste avant que le syndrome Chaban ne s'abatte une nouvelle fois sur leur tête. Nouveau nul. Le 5e en six venues du LOSC.
Les réactions
Francis Gillot (entraîneur de Bordeaux) :"Comme d'habitude, c'est toujours pareil, on est déçu de ce qui se passe évidemment. Après il faut avancer, retenir ce que l'on a fait avant la 94e minute, on a plutôt fait des bonnes choses. Le résultat est décevant par rapport à l'investissement des joueurs et la qualité du match. Le nul est-il équitable ? Je n'en sais rien, il y a eu des hauts et des bas, des occasions pour nous, contre nous. Le score n'est pas illogique mais prendre un but à la dernière seconde est rageant. Les choses qui nous sont arrivées par le passé, doivent trotter das la tête. Après il y avait la taille à Lille, il y a beaucoup de joueurs athlètiques, la faute avant que l'on ne doit pas faire, tous ces petits détails qu'on a du mal à corriger mais qu'il faut corriger.
On a la possibilité de mettre un deuxième but, on ne le fait pas et derrière l'adversaire y croit toujours, avec un but d'avance, on n'est pas à l'abri. Je vais rester positif ce soir, je pense qu'on a une bonne base de travail pour la suite."
Rudi Garcia (entraîneur de Lille) :
"On ne l'avait pas préparé (cette fin) mais on avait dit aux garçons que les Girondins prenaient des buts dans le temps additionnel. C'est une équipe capable, sous couvert de protéger son avance, de reculer beaucoup, ce qui allait nous donner des opportunités. Sur le plan comptable, c'est un bon point, un nul à l'extérieur et à Bordeaux ces dernières saisons, on a rarement fait mieux que ce résultat-là. Par contre, je n'ai pas aimé le contenu, on a du déchet technique ce qui fait que l'on s'est fait contrer en première période, on a manqué de fluidité et de détermination offensive.
La preuve en est, il y a deux grosses occasions par équipe en première période, et un peu comme à Valence, la seule cadrée est celle de Bordeaux et on est mené. Mais c'est aussi pour toutes les fois que l'on a fait des bonnes performances et qu'on n'a pas fait de résultat positif. La roue tourne et la réussite revient. Mais je dirai ça à 100 % si Marko Basa ne s'était pas cassé le nez sur le but égalisateur."