C'est ce que propose l'Académie de médecine du fait des multiples bénéfices sur la santé du sport.
Le sport sur ordonnance médicale, pris en charge par la Sécurité sociale, pour «réduire la consommation de médicaments des Français». Alors que le ministère de la Santé doit mettre en œuvre dans les semaines à venir son plan en faveur de l'activité physique, l'Académie de médecine voudrait aller plus loin. L'idée d'une prise en charge de l'exercice physique par les pouvoirs publics, pour certaines catégories de la population, a d'ailleurs été déjà envisagée récemment, en particulier en Grande-Bretagne.
Depuis trente ans, une avalanche de publications ont démontré les bienfaits du sport sur la santé mentale et physique en général. À court terme, l'activité a un effet bénéfique sur le sommeil, le stress, l'anxiété. Pratiquée régulièrement, elle allonge l'espérance de vie en bonne santé et retarde l'âge d'entrée dans la dépendance. Une étude prospective publiée en 2007, portant sur 250.000 personnes, montre ainsi qu'un sport d'intensité modérée, pratiqué au moins trois heures par semaine, réduit le risque de mortalité de l'ordre de 30 %. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, la sédentarité serait responsable d'un décès sur dix dans le monde.
D'où l'idée avancée par l'Académie d'inclure le sport dans les prescriptions médicales, en tenant compte de la pathologie et de l'état du patient. «Sur l'ordonnance devra figurer le détail des activités physiques: nature du sport, intensité, durée et fréquence des séances, suivi et contrôles médicaux à observer», précise-t-elle, promettant que les dépenses engagées par l'Assurance-maladie seront rapidement compensées par une amélioration de l'état de santé des patients concernés.
«Il est de la responsabilité des pouvoirs publics de corriger cette situation alarmante», conclut l'Académie de médecine, qui appelle à la mise en œuvre d'un programme d'éducation pour enraciner le sport dans les habitudes de vie dès le plus jeune âge. Et sensibiliser les médecins à l'effet préventif et thérapeutique de l'activité physique.