Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, a assuré dans un entretien à Sud Ouest Dimanche n'avoir pris "aucune décision" dans la mise à exécution du mandat d'arrêt européen (MAE) contre Aurore Martin.
"L'exécution du MAE est une décision de la justice. La décision a été appliquée sous l'autorité du parquet général de Pau. Ce n'est pas du ressort du ministre de l'Intérieur que je suis. Je n'ai pris ici aucune décision", a indiqué M. Valls, dans l' interview à Sud Ouest Dimanche.
Ses propos ont été appuyés samedi soir par un communiqué de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, expliquant "que la remise (...) s'est opérée dans le strict cadre du mandat d'arrêt européen". Mme Taubira rappelle que la jeune femme avait épuisé toutes les voies de recours juridiques.
Manuel Valls était au centre des critiques depuis l'arrestation jeudi à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques) de la militante basque. Ses soutiens, dont plusieurs personnalités locales de gauche, soupçonnaient M. Valls d'avoir donné son feu vert à l'opération.
Beaucoup doutaient notamment du caractère fortuit du contrôle à l'origine de l'interpellation de la jeune femme, placée vendredi en détention provisoire par les autorités madrilènes qui lui reprochent sa participation en Espagne à des réunions publiques comme membre du parti Batasuna. Elle encourt 12 ans de prison.
Interrogés un peu plus tôt par l'AFP, la gendarmerie et le parquet général de Pau avaient confirmé que l'arrestation était fortuite, la gendarmerie soulignant la multiplication de tels contrôles un jour de Toussaint.
Un porte-parole du parquet général avait ainsi détaillé l'enchaînement des faits "Les gendarmes ont appelé le parquet local (Bayonne) qui a dit qu'il n'était pas concerné par ce MAE" émis par l'Espagne, et accepté fin 2010 par la Cour d'appel
de Pau. Les militaires ont alors pris attache avec "le parquet général de Pau, compétent en la matière", selon le porte-parole.
"A partir du moment où elle a été interpellée, il n'y avait pas d'autre solution que de la remettre" à l'Espagne, avait-il insisté, précisant que le parquet général avait "informé le bureau parisien de la Chancellerie spécialisé dans l'exécution des MAE", "comme lors de chaque MAE", car ce bureau s'occupe généralement des modalités de transfert.