Une centaine de Français, frustrés de l'annulation du marathon en raison de la tempête Sandy, envisage de demander réparation devant la justice américaine à Michael Bloomberg et à l'organisateur de l'épreuve.
"On ne peut pas nous opposer le cas de force majeure", explique à l'AFP leur avocate, Me Christine Carpentier, qui devait elle-même participer à l'épreuve.
Confirmant une information du Parisien, elle ne remet pas en cause l'annulation en soi mais les délais dans lesquels elle a été décidée par les Américains.
"On a été pris au piège", explique-t-elle. Au préjudice financier, entre 2 et 3.000 euros payés aux agences plus les frais sur place, s'ajoute un préjudice moral: cela fait des mois qu'on s'entraîne."
Le maire de New York, Michael Bloomberg, s'était résolu à annuler l'épreuve mythique moins de deux jours avant sa tenue et alors que les 47.000 concurrents, dont quelque 2.000 Français, étaient arrivés dans la ville ou en route. La tempête Sandy était passée cinq jours plus tôt, le 29 octobre.
C'est ce délai de réaction que mettent en cause les concurrents français. Ils envisagent de se joindre à une "class action" qui serait intentée aux Etats-Unis.
Me Carpentier explique qu'elle se renseignait "depuis le mardi sur une éventuelle annulation. Mais on me disait que le marathon se tiendrait". "Dans les jours précédents, l'organisateur disait que de toutes façons, il disposait de plusieurs parcours, qu'il avait des solutions de repli".
Quant à Michael Bloomberg, il "a dit le mercredi que le marathon se tiendrait. Le vendredi matin, il l'a répété et ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'il l'a annulé", s'offusque-t-elle.
Mais il était trop tard. "Ils ont fait venir tout le monde alors que la plupart ne serait pas venus s'ils avaient été prévenus. Il y a des gens qui ont mis 39 heures pour arriver à New York".
Dès lundi, les marathoniens mécontents enverront une assignation à leur agence de voyage pour obtenir les engagements de l'organisateur ING dans le contrat passé avec elle. Ils envisagent par ailleurs d'attaquer en France leur voyagiste pour défaut d'information.
En début de semaine, d'autres Français partis à New York avaient dit leur intention de mettre en demeure leur voyagiste de leur accorder un dédommagement pour "manquement à une obligation d'information et de prudence". Me Aurélie Viandier Lefevre, avocate bordelaise, représente ainsi les intérêts d'un collectif d'une centaine de coureurs.