Alain Juppé, qui devait entamer dimanche soir une médiation entre Jean-François Copé et François Fillon, a jeté presque aussitôt l'éponge, l'UMP se retrouvant donc au bord du gouffre.

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Arrivé à 19H00 à l'Assemblée nationale où il a réuni le député de Paris et celui de Meaux, il a annoncé moins de trois quarts d'heure plus tard, qu'il renonçait. "Alain Juppé, constatant que ses propositions n'ont pas été acceptées, estime que les conditions d'une médiation ne sont pas réunies. En conséquence, il considère que sa mission est achevée", selon un communiqué de l'ex-Premier ministre.

Les conditions de ma médiation ne sont pas réunies. Ma mission est achevée.

— Alain Juppé (@juppealain) Avant même qu'elle ne commence, la médiation avait été mise sous pression par M. Copé, président proclamé de l'UMP, qui avait annoncé vers 18H30 une réunion de ses soutiens à 20H00 à la mairie du VIe arrondissement, laissant ainsi seulement une petite heure à M. Juppé pour dénouer la situation.
Discret ces derniers jours, l'ex-secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand avait souhaité en vain "le succès" de la mission Juppé car "jamais l'UMP n'a été autant en danger".

Jean-François Copé a expliqué à l'issue de la rencontre express que pour lui, il ne fallait pas mélanger les processus politique et juridique. La commission des recours du parti, instance juridique statuaire, doit d'abord proclamer le nom du président, et ensuite seulement, viendra le temps de la médiation. Un timing opposé aux conditions fixées par le maire de Bordeaux.
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De son côté, François Fillon a considéré que Jean-François Copé "porte seul" la "responsabilité" de l'échec de la médiation à  l'UMP et a annoncé qu'il "saisira la justice" pour "rétablir la vérité des résultats".

Alain Juppé n'avait pas caché son pessimisme dans la matinée, sur sa capacité à réconcilier les deux adversaires qui se disputent la présidence de leur parti, dans une guerre sans merci commencée il y a une semaine jour pour jour. "S'ils n'acceptent pas, je n'ai aucun pouvoir pour imposer quoi que ce soit. Je me place dans l'espoir de réussir même si j'ai très peu de chances", avait-il dit.


Les Français pour un nouveau vote

Les dégâts dans l'opinion semblent importants. Dans un sondage Ifop pour le JDD, 71% des Français et 67% des sympathisants UMP estimaient que ce serait "une bonne chose" de refaire l'élection.
La cote de popularité de François Fillon parmi les sympathisants UMP est passée de 90% avant l'élection à 86% après, les chiffres pour Jean-François Copé passant de 76% (avant l'élection) à 55% (après).
M. Fillon était jugé toutefois comme le meilleur opposant à François Hollande par 30% des Français, loin devant M. Copé (19%), qui devance toutefois son rival chez les sympathisants de droite (30% contre 28%), selon un sondage BVA pour LeParisien.
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