Le retraité de 65 ans avait ouvert le feu dans une laverie en janvier 2011 tuant un militaire et blessant deux autres hommes. Son procès s'est ouvert aujourd'hui devant la cour d'Assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau.
L'audience s'est ouverte vers 10H00, a indiqué à l'AFP Me Sandrine Larié. Vêtu d'un jean et d'une veste polaire, Francis Laval a été longuement interrogé par le président sur sa version des faits: s'il reconnait avoir tué, il rejette en revanche toute intention homicide, évoquant un accident et soutenant avoir simplement voulu "faire peur", a rapporté l'avocate.
Le dimanche 11 février 2011, cet ancien boucher était entré dans une laverie proche de son domicile, dans un quartier tranquille de Bayonne: armé d'un fusil de chasse, plusieurs munitions en poche, il avait adressé un "bonjour" aux cinq personnes présentes, dont un enfant de 4 ans, avant d'ouvrir le feu à trois reprises.
Un soldat du 1er Régiment de parachutistes d'infanterie de Marine (RPIMA) de Bayonne, âgé de 25 ans, avait été mortellement touché et deux hommes de 28 et 31 ans, blessés. L'un d'eux, qui a perdu l'usage de l'oeil gauche suite à la fusillade, avait réussi à ramper jusqu'au tireur pour le maîtriser.
Jugé pour assassinat et tentatives d'assassinat, Francis Laval encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Selon l'enquête, l'accusé, alcoolique, était au moment des faits sous l'effet d'un cocktail d'alcool - son alcoolémie a été mesurée à 1,96 g/l de sang lors de son interpellation - et de médicaments.
Durant l'instruction, il a notamment expliqué qu'il était convaincu que la laverie était le lieu de trafics de drogue, ce qui n'a jamais été le cas. Le jour du drame, il a ainsi affirmé avoir aperçu depuis son balcon des personnes devant la laverie qu'il a prises pour des dealers et à qui il a voulu faire peur.
M. Laval "se sait coupable", a déclaré à l'AFP son avocate, Me Géraldine Pousson. "Mais y avait-il intention homicide? Non (...) il avait une arme" uniquement "pour, éventuellement, tirer dans les jambes", a insisté l'avocate, estimant que son client relèverait plutôt du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Ces faits son passibles de 20 ans de réclusion, selon Me Pousson.
Le réquisitoire devrait intervenir lundi. Le verdict est attendu au plus tard mardi.