Isabelle Autissier : "Pour participer à un Vendée Globe, il faut y dédier deux à trois ans de sa vie"

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Isabelle Autissier suit de près cette nouvelle édition du Vendée Globe. La navigatrice rochelaise a participé à cette course autour du monde en 1996. Pour nous elle revient sur les enjeux et les difficultés de cette course autour du monde en solitaire.

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Suspens en tête du Vendée Globe avec quatre navigateurs qui revendiquent à tour de rôle la première place. Cette situation n'étonne pas franchement Isabelle Autissier qui sait à quel point les nouvelles technologies ont permis aux bateaux de course de faire des progrès et d'aller encore plus vite. Quelle différence avec le 60 pieds (PRB) sur lequel elle s'était engagée en 1996 ! 
Isabelle Autissier prenait le premier et unique départ d'un Vendée Globe qui allait lui procurer son lot d'émotions et de difficultés. C'est d'abord un safran (pièce qui permet d'assurer la direction du bateau -ndr) qui casse et l'oblige à une réparation à Capetown. Le règlement est formel : les candidats n'ont droit à aucune assistance et Isabelle ne figure plus au classement de la course. Néammoins elle décide de continuer et d'achever son périple.
Quand elle aborde les 40èmes rugissants les éléments se déchaînent. Un candidat, le canadien Jerry Roof, est en grande difficulté dans le Pacifique Sud et la direction de course demande à Isabelle de se porter à son secours. Demi-tour: elle affontera une mer dantesque avec plus de 80 noeuds de vent (150 km/h) pour tenter de retrouver Jerry Roof sans succès, puisque le navigateur va disparaître.
C'est l'un des nombreux drames qui ont émaillé les différentes éditions du Vendée Globe, ce graal des navigateurs qui inspire un grand respect pour celles et ceux qui se lancent dans cette aventure. Isabelle Autissier explique les raisons de cet engouement.

Comment se fait-il que le Vendée Globe passionne autant le public ?
Cette course fait rêver, elle flatte l'imagination, elle est exceptionnelle en raison de son réglement : navigation en solo, assistance interdite, navigation dans les mers les plus difficiles du globe. Cet évènement est installé dans la conscience des gens comme une épreuve reine, qui installe une très forte pression sur les concurrents.

Quelles sont les évolutions que vous constatez depuis une quinzaine d'années ?
La professionnalisation des skippers, qui sont maintenant à la tête de très grosses équipes avec des sommes d'argent énormes en jeu. Tout le milieu de la course au large est monté d'un cran. D'ailleurs, les bateaux appratiennent maintenant aux sponsors qui demandent des résultats et des retours sur investissement. Les 60 pieds sont plus légers, plus toilés, le niveau de préparation des concurrents a progressé. C'est une pression supplémentaire sur les épaules des skippers. Par ailleurs, ces bateaux sont devenus complexes et vont de plus en plus vite. Le risque vital est posé quand on part pour un tour du monde.

Faut-il disposer d'une force de caractère spéciale pour s'engager sur ce genre d'épreuve?
Oui c'est un état d'esprit. Les concurrents savent que ce sera dur, notamment dans les mers du Sud en solo où la plus petite faute peut dégénérer en accident. La vitesse demande la plus grande vigilance pour ne pas risquer la sortie de route. Il faut aussi beaucoup d'acharnement dans la préparation. Un Vendée Globe, c'est deux ou trois ans de ta vie uniquement consacrés à prendre le départ de cette course. Mais même avec la meilleure préparation, on a toujours cette boule au creux du ventre et l'adrénaline qui circule dans le sang. Oui c'est dur ! Les statistiques le prouvent puisque seul un tiers des concurrents est classé à la fin de l'épreuve.
 


Isabelle Autissier a renoncé à la course au large mais pas à la navigation. Elle va d'ailleurs préparer son bateau -basé à Ushaia- pour rejoindre bientôt le grand Nord : Spitzberg, Groënland , une large zone d'expédition pour une femme aux multiples activités. Voyages en Patagonie, auteure de romans, comédienne, journaliste à la radio et Présidente de l'association WWF, Isabelle Autissier s'engage pour la préservation de notre planète, Un combat moins dangereux que ses activités de navigatrice mais qu'elle mène avec la même volonté de réussite.
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