Vendée Globe 2024 : Romain Attanasio a passé l'Équateur, "un cap symbolique parce qu'on change d'hémisphère"

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Romain Attanasio, le skipper picard, a passé jeudi 21 novembre l'Équateur, dans le cadre du Vendée Globe 2024. Après un départ prudent, le marin a décidé de "s'énerver un peu" pour accrocher le wagon de tête, en 16e position. Ce dimanche, il a fait un point sur sa course et sur son état d'esprit pour la suite de l'aventure.

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Après le passage de l'Équateur, passé le 21 novembre, Romain Attanasio, le skipper picard du Vendée Globe 2024, file vers le cap de Bonne-Espérance. Celui qui s'est initié à la voile dans l'Oise fait un point sur ces dix premiers jours à bord de son bateau.

"La météo est très compliquée. Ce n'est pas simple. Il faut attraper une dépression et partir avec le train. C'est ça que j'essaye de faire depuis deux jours", témoignait celui qui dirige l'Imoca Fortinet Best Western, ce dimanche 24 novembre 2024. Pour cela, il s'est employé à donner beaucoup de vitesse à son voilier, des conditions "pas très confortables" à cause du bruit sourd et aigu causé par le navire volant au-dessus des vagues.

Le passage de l'Équateur, "le premier cap important"

Comme il est de tradition, il a réalisé une offrande à Neptune, dieu de la mer dans la mythologie romaine, au moment de passer l'Équateur. "C'est symbolique, il y a quelques caps comme ça pendant la course. Le premier important, c'est l'Équateur parce qu'on change d'hémisphère. Tout le Vendée Globe se passe surtout dans l'hémisphère sud, avec le contournement de l'Antarctique. Passer l'Équateur est une bonne entrée en matière. Ça veut dire que ça fait plus de dix jours qu'on est en course. Donc, ça veut dire qu'on commence à être bien dedans. Et puis, surtout, il ne faut pas froisser Neptune. Il y a un rituel à respecter, il vaut mieux faire l'offrande, c'est quand même plus sûr pour la suite, pour ne pas avoir de problème avec son bateau. Je ne suis pas superstitieux, mais je fais quand même attention."

Romain Attanasio a dû faire l'offrande à près de 23 nœuds (42 km/h), "un baptême périlleux" comme il le partage dans une vidéo.

Un début "assez tranquille" après une préparation agitée

Lors de ses deux premières participations, en 2016 et 2017, le Picard avait terminé 15e et 14e. Il avait alors connu plusieurs avaries. "J'avais cassé mes gouvernails au premier, le deuxième, je n'avais plus de voile." Pour le début de son troisième Vendée Globe, aucun problème n'est à signaler. Un soulagement pour celui qui a réussi à prendre le départ de la course en dernière minute. Il avait dû faire appel à une cagnotte pour remplacer le mât de son bateau, cassé en septembre dernier et réparer les dégâts engendrés par sa chute.

Il a notamment navigué un moment aux côtés de la plus jeune concurrente de la course, Violette Dorange, 23 ans. Romain en a d'ailleurs profité pour faire une des nombreuses vidéos qu'il partage quasiment quotidiennement sur ses réseaux sociaux. Toujours avec une touche d'humour.

"Jusqu'ici tout va bien. Fortinet Best Western est bien préparé. Mais bon, ce n'est que le début. On est à peine parti en vrai." Il avoue avoir débuté la course prudemment, en pensant au démâtage subi. "C'est vrai que j'avais un petit peu l'appréhension du bateau". Après un départ en observation, Romain Attanasio s'est mis dans le rythme. "C'est parti un peu par-devant. Là, je me suis dit, il faut que je m'énerve un peu, car ça ne va pas le faire. Et j'ai réussi à accrocher au wagon de devant et rester avec eux."

Finir entre 75 et 80 jours, "ce serait super"

Le skipper a du mal à donner un objectif de place à l'issue de cette 10e édition, tant la concurrence augmente. "J'essaye de faire mieux. Au premier Vendée, j'avais mis 110 jours, j'avais eu beaucoup de problèmes. Mais il y avait moins de monde, on était 27. Le deuxième, j'avais fait 14e, on était 33. Là, on est 40 avec des bateaux très bien préparés. C'est toujours un peu plus dur à chaque fois."

Il est également difficile pour lui d'estimer son classement final, puisque son bateau n'est pas neuf, contrairement à 13 d'entre eux. "Je vais moins vite que ceux qui sont devant. Mais encore une fois, [dans] le Vendée, il se passe tellement de choses que tout est possible." Le but principal pour lui, comme tous les marins, est de franchir la ligne d'arrivée aux Sables-d'Olonne. Romain espère boucler son troisième tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, entre 75 et 80 jours, soit fin janvier, début février. "Ce serait super". Il verra alors là où ça le classe.

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