Le skippeur Romain Attanasio, a franchi mardi 22 novembre dans la soirée, la ligne d'arrivée de la Route du Rhum, après 13 jours de course en mer. Il atteint son objectif et se classe dans le top 10. Retour sur son périple.
C'est avec un large sourire aux lèvres que Romain Attanasio a franchi la ligne d'arrivée au large de la Guadeloupe, mardi 22 novembre dans la soirée (heure de Paris). Il a effectué la mythique course transatlantique en un peu plus de 13 jours.
À bord de son monocoque de 18 mètres, il se classe à la dixième position dans la catégorie IMOCA. Il atteint l'objectif qu'il s'était fixé : terminer dans le top 10.
C'est une deuxième participation à la Route du Rhum couronnée de succès pour le skippeur, qui gagne trois rangs depuis sa première participation en 2018. Pour France 3 Hauts-de-France, il revient sur cette course, ses déboires en mers et ses meilleurs souvenirs.
Plus de générateur électrique
"C'était ambitieux de me fixer d'être dans le top 10. Cette course hyper dure, elle a une saveur particulière, surtout après tous les problèmes que j'ai pu rencontrer...", confie le navigateur. Comme les 138 autres marins qui participaient à la course, il a d'abord dû faire face aux intempéries et aux caprices de la mer.
Mais très vite, les déconvenues s'enchaînent sur le bateau. Au cinquième jour de la course, alors qu'il se situe aux Açores, le générateur électrique casse, "ça a manqué de mettre le feu au bateau, précise Romain Attanasio. J'avais plus d'électricité, la nuit, c'était très compliqué pour naviguer."
À ce moment, il pense tout arrêter : "ça me paraissait infaisable et dangereux de faire cette course sans électricité, il y avait des fonctionnalités que je n'avais plus sur le bateau, le pilote était dégradé et je ne pouvais plus détecter les autres bateaux." Son équipe sur terre le remotive. Il décide de ne pas abandonner.
Le reste de la course, le skippeur économise le peu d'énergie qu'il parvient à produire avec ses panneaux solaires et ses hydrogénérateurs, ces petites hélices fixées à l'arrière de son bateau qui produisent de l'électricité s'il dépasse la vitesse des 15 nœuds.
Silence radio
Mais le sort s'acharne, quelques jours plus tard, c'est l'antenne qui lui permet de communiquer qui rend l'âme. Ce qui prive aussi le marin d'un bulletin météo quotidien et du classement de la course. "J'étais aussi isolé, j'avais plus de soutien. Pour le moral ce n'est quand même pas la même chose quand on a plus aucun contact", avoue Romain Attanasio.
Ces déboires, lui font perdre des places et le désorientent quelque peu. Le rythme est intense, et la météo n'est pas bonne. Sur le bateau, chaque minute a son importance, les nuits sont courtes et les repas maigres. Le skippeur grignote par-ci par-là des chips et des repas lyophilisés, pour reprendre des forces.
C'est la première fois pendant une transatlantique que je ne me lave pas. C'est à peine si j'ai pu changer une fois de tee-shirt
Romain Attanasio
Le sprint final
Alors qu'il se rapproche de la Guadeloupe, l'espoir renaît. Le vent est en sa faveur et il retrouve enfin d'autres skippeurs. Il parvient à doubler Tanguy Le Turquais, qui a un problème de safran.
"Mais le meilleur moment c'est quand j'ai doublé l'anglaise Pip Hare et que j'ai regagné ma dixième place"
Romain Attanasio
Il garde en tête plusieurs autres bons moments et notamment des conditions météorologiques favorables : une accalmie, une mer d'huile. "C'est quand même magique quand le bateau glisse sur la mer et qu'on a cette sensation que le bateau vole", décrit le marin.
Après une année compliquée et une participation qu'il juge "décevante" à la course Vendée Arctique de cet été, cette prestation lors de la Route du Rhum lui "permet de finir l'année positivement".
Pour la suite, il compte bien participer à la Transat Jacques Vabre en 2023 et au Vendée Globe en 2024.