Le skipper Romain Attanasio a lancé une cagnotte en ligne afin de réparer son bateau. Lors d’une course dans le golfe de Gascogne, le 13 septembre dernier, il a vu son mât se casser. Désormais, il est lancé dans un contre-la-montre pour rétablir son voilier. Et ainsi pouvoir prendre le départ de son troisième Vendée Globe, le 10 novembre prochain.
"J’ai entendu un boum. J’étais à l’intérieur du bateau. Je suis sorti et puis j’ai vu le mât qui était tombé. C’est vraiment la hantise des marins." Ce sont les mots utilisés par Romain Attanasio pour résumer le démâtage du Fortinet Best Western, son bateau de course. "Pas le bon moment", comme il le souligne.
En effet, cette mésaventure, qui demande de lourdes réparations et un budget important, est arrivée à moins de deux mois de la plus illustre course en solitaire à la voile, autour du monde : le Vendée Globe 2024.
Un rapide élan de solidarité
De retour sur terre, le marin, qui a passé sa jeunesse à Francières, dans l’Oise, a lancé une cagnotte en ligne après avoir reçu plusieurs messages de soutien. "J’ai des gens qui me suivent qui me disaient : 'on n’est pas une entreprise, mais on aimerait bien participer. Comment on peut faire ?'."
À peine mise en ligne, la solidarité maritime s’est très vite révélée. Un élan aussi fort dont il ne s’attendait pas. "Honnêtement, je pensais récupérer 5 000 €, 6 000 €. C’était presque plus symbolique. Et en fait, c’est incroyable l’engouement. Il y a presque 1 000 personnes qui ont participé. Donc c’est vraiment génial. J’ai de tout. J’ai des gens qui mettent 1 000 €, je trouve ça fou. Et puis hier, il y a une dame qui m’a appelé en me disant : j’ai mon petit garçon qui vous suit avec sa classe. Par contre, il n’a que 6 €. Alors est-ce qu’il peut les mettre ?"
Au-delà de l’argent, tout ça m’accompagnera pendant le Vendée Globe.
Romain Attanasio
Confiant et optimiste, celui qui a participé aux deux dernières éditions du Vendée Globe (2016 et 2020) compte utiliser toute cette générosité lorsqu’il sera seul au milieu des océans. "Au-delà de l’argent, tout ça m’accompagnera pendant le Vendée Globe."
Au total, c’est près de 500 000 € dont le skipper a besoin. "C’est beaucoup d’argent parce que j’ai acheté ce bateau d’occasion. Donc, forcément, c’est moins cher. Mais quand il faut refaire chaque pièce à l’unité, en carbone, à la main, c’est hors de prix malheureusement. Et c’est très cher pour moi. J’essaye comme ça de réunir l’argent. Puis, pour finir, j’irai voir le banquier."
Le don matériel d’un de ses compères
Autre grand geste de solidarité, celui de Maxime Sorel, futur engagé dans la même catégorie que Romain Attanasio. Il a vendu son mât de rechange que le skipper picard a récupéré ce mardi 24 septembre. Une décision forte puisque Maxime Sorel "se prive" ainsi d’un mât de rechange en cas de souci d’ici au départ de la grande course.
Les deux hommes vont évoluer parmi les IMOCA, appelés les Formule 1 des mers. "Ce sont des bateaux incroyables qui volent au-dessus de l’eau." En reprenant le Fortinet Best Western, bateau d’occasion, il y a quatre ans, Romain Attanasio voulait "le fiabiliser à fond. Alors là, ce n’est pas de bol, vous allez me dire."
En un peu moins d’une semaine, le skipper a déjà récupéré 100 000 € de promesse de don via la cagnotte. De quoi donner du baume au cœur à celui a fait ses premières armes de navigation sur l’Oise, rappelle-t-il, au club de Lacroix-Saint-Ouen. Le 10 novembre prochain, au moment de partir des Sables d’Olonne pour faire le tour du monde, sûrement se souviendra-t-il de ses deux mois écoulés, riches en émotions.