Ces deux dernières semaines de l'année sont les plus cruciales pour cette activité. Le foie gras a-t-il été suffisamment au menu des réveillons en 2012 ? les producteurs français sont dans l'expectative
Les professionnels tablent sur une stabilité des ventes, mais le contexte économique est aujourd'hui leur principale source de préoccupation. Bien plus que l'action des organisations de défense du bien-être animal, qui ne manquent pourtant pas ce rendez-vous des fêtes pour monter au créneau.
Pour la deuxième semaine consécutive, l'association L214, spécialisée dans l'amélioration des conditions d'élevage, a été tous les fronts pour rappeler les consomateurs à passer "des fêtes de fin d'année sans cruauté".
Interdite dans de nombreux pays d'Europe, la pratique du gavage reste effective dans cinq d'entre eux. A commencer par la France, qui représente 73 % de la production mondiale de foie gras (19 000 tonnes en 2011), suivie de la Hongrie, la Bulgarie, l'Espagne et la Belgique. C'est dire combien l'entrée en vigueur en Californie depuis le 1er juillet, d'une loi interdisant la production et la commercialisation de foie gras, a fait l'effet d'une douche froide sur la filière française.
Les USA prohibe ce mets de choix pour cause de mauvais traitements ? Le Comité interprofessionnel du foie gras (CIFOG) a préféré minimiser la portée de l'événement. L'impact économique sera faible selon ce comité (environ 100 000 euros). Il est vrai que les portes du marché américain s'étaient déjà fermées une première fois en 1999 lorsque, par mesure de rétorsion à l'interdiction européenne d'importer le bœuf aux hormones élevé outre-Atlantique, les Etats-Unis avaient doublé les droits de douane pour des produits agricoles, parmi lesquels le foie gras. Même si, depuis, cette barrière tarifaire a été partiellement levée, les Etats-Unis sont un marché marginal pour le foie gras.
Au-delà du gavage lui-même, la plus grosse pomme de discorde entre producteurs et pourfendeurs du foie gras reste les conditions d'élevage des animaux. Une recommandation du Conseil de l'Europe, adoptée en 1999, oblige à changer le logement des canards lors de la période de gavage. Ceux-ci ne doivent plus être placés, pour des conditions de commodité, dans des cages individuelles dans lesquelles ils ne peuvent ni se tourner ni battre des ailes, mais dans des logements d'une capacité de 4 à 10 animaux.